Extrait du journal
n'est plus qu’une ombre, l’âme d’un trépassé qui revient parmi les vivans demander des prières. AI. Considérant. — Vous avez servi à punir le vieux monde, à ac tiver sa dissolution, à secouer et broyer les pourritures financières du ca pital égoïste , agioteur, spéculateur et satisfait. AI- Proudhon. — Va. pauvre âme, je vais réciter pour toi un Dcpro* fundis, et je donnerai quinze sous pour te faire dire une messe. Ainsi-soit-il. la BANQUE DE FRANCE. Si on ne le voyait pas tous les j'ours, on ne voudrait pas croire que des esprits qui ne sont pas absolument dépourvus de jugement, songent à imputer niaisement à la monarchie la crise de 1848; à en croire ces républicains sincères comme ils s’in titulent dans leur ardeur de néophytes, nous soldons les fautes de la monarchie de 1830! Mon Dieu, nous serons beaucoup moins sévères, nous, envers la république ; nous ne la rendrons pas responsable de nos embarras financiers ; il nous sullit que l’opinion publique ait fait bonne justice de la capacité gouver nementale des républicains de la veille, et qu’elle leur attribue la part la plus large dans les malheurs du temps. Voici un document précieux (le rapport du gouverneur de la Banque de France), qui permettra d’apprécier toute l’étendue de la crise financière qui a pesé en 1848 sur la France ; l’espace dont nous disposons ne nous permet pas de le reproduire intégra lement ; nous en donnerons une analyse assez complète pour faire comprendre tous les services que le commerce et l’indus trie doivent à cet établissement particulier, sans lequel peut-être la France aurait eu à subir la honte d’une banqueroute. La banque avait eu déjà à lutter, en 1846, contre la crise des subsistances, et sa réserve avait considérablement diminué, mais cependant, le chiffre des opérations avait atteint 1 mil liard 726 millions. En 1847, l’industrie reprend son essor et le chiffre des affai res s’élève à 1 milliard 853 millions. Arrive la révolution de février, et la Banque de France se trouve en présence d’une crise plus formidable que celles de 1830 et de 1815. Avec un encaisse de 226 millions, elle le voit des cendre en quelques jours à 59 millions, et voit le moment où elle serait forcée de liquider ; cette combinaison , préférable peutêtre aux intérêts des actionnaires, eut été désastreuse pour le pays. La Banque obtint le cours forcé de ses billets, dans les limites de 350 millions, pour l’émission, et put venir en aide au commerce et à l’état. La Banque fait le 21 mars un premier prêt de 50 millions au gouvernement qui avait déjà dévoré les 200 millions qui se trou vaient dans le trésor public le 24 février ; le 5 mai, second prêt de 30 millions ; le 3 juin, nouvelle transaction de 150 millions. La banque verse encore le 21 juillet 22 millions pour sa part dans l’emprunt adjugé le 10 octobre 1847 et renouvelé au mois de juillet 1848. Dans les" premiers mois de la révolution, près de 700 millions ont été escomptés en faveur du commerce. Mais, depuis 1848 , les escomptes ont été en décroissant : en janvier et mars, ils avaient dépassé 100 et 150 millions ; un novembre et décembre, ils sont descendus à 20 millions. Les transactions de toute na ture qui s’opèrent par l’entremise de la Banque et de ses suc cursales, ont diminué en 1848 de 3,943,000,000 fr. La situation actuelle de la Banque est plus prospère. L’en caisse actuel est de 200 millions; au lieu de 77,700,000 fr. d’ef fets en souffrance, leur montant ne s’élève plus qu’à 14,340,000 fr., et la perte totale ne parait pas devoir dépasser 4 millions. La Banque a usé d’une extrême modération à l’égard de ses...
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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