Extrait du journal
Discours de M. Thiers Après avoir rappelé la part qu'il a prise à la libération du territoire et au rétablisse ment de l'ordre, M. Thiers aborde l’histoire destentatives de restauration monarchique: A Bordeaux, à Paris, avant comme après la Commune, fut-il un jour, un seul, où nous ayons pu songer au rétablissement de la monarchie î A Bordeaux, cela eût été fou, coupable, quand aucune des choses urgentes n'était encore en treprise ; sous les murs de Paris, c’eût été la plus souveraine imprudence, le plus audacieux des manques de parole, et contraire surtout à la politique d’apaisement qui, seule, avait libéré le territoire et rouvert la carrière à l’industrie, au commerce, à l’économie, carrière complètement fermée pour nous. Un jour devait venir, cependant, où la ques tion du gouvernement se poserait devant le pays, naturellement, nécessairement, la France étant délivrée de la présence des étrangers, et cette noble blessée, comme je l’avais qualifiée, ayant recouvré ses forces et sa liberté d’esprit, tous les partis ont simultanément demandé qu’on pour vût à la constitution du pays. A ce moment, Messieurs, ai-je pris sur moi de soulever cette redoutable question î Non. J'en connais la gra vité. Je me suis borné à signaler quelle était mon opinion, laissant bien entendu à l'Assem blée le soin de se prononcer, car j’ai hâte, de le dire, eussé-je pu décider seul des destinées du pays que je n’aurais pas plus fait ta monarchie de douze siècles, que je n’aurais consenti, humble citoyen, à exposer la République à une destinée inconnue. Non, non, j’eusse été ce que je n'étais pas, tout-puissant, disposant d’armées victorieu ses, que j’aurais regardé comme une impiété de me substituer à la nation. Je n’étais et ne pouvais être que son dévoué serviteur. Je me suis borné à mettre sous ses yeux la question que je n’avais pas soulevée, que la Providence seule avait placée devant nous. Mais, me présentant avec la har diesse qui est dans ma nature, j'ai laissé voir mon opinion personnelle ; l’Assemblée, alors, usant de son droit, s’est séparée de moi. Je suis loin de me plaindre ; je remercie la Providence : ma tâche la plus indiquée était achevée. C’étaient des choses incontestablement bonnes que le réta blissement de l’ordre etcelui du crédit de la France La libération du territoire accomplie, il ne me restait qu'une tâche ingrate. Il était impossible de satisfaire des partis dont chacun voulait le contraire. J’aurais pu légalement retenir le pou voir: une seule condition s’imposait à moi: c’était de changer de ministère. J’ai cru qu'il n'était ni digne d’un bon citoyen, ni utile pour le pays d’agir de la sorte. On m’a redemandé le Eouvoir, je l’ai remis à l’instant même, sans èsitation, sans regret. Peut-être aurais-je pu espérer de faire encore quelque bien, il était plus urgent d’éclairer le pays et de l’éclairer complètement sur la possibilité de faire la mo narchie. Pouvait-elle être rétablie 2 Etait-il à propos, y avait-il utilité, possibilité de le faire ? offrait-elle des chances de durée ? 11 faait essayer. Il appartenait aux auteurs du 2* mai de faire sortir cette vérité des obscurités de la situation. Moi présent au pouvoir, il serait resté aux par tis le prétexte d’invoquer ma mauvaise volonté. Avec les hommes du 24 mai, au contraire, toute fausse interprétation devenait impossible. C’était à eux de faire la lumière, et je crois pouvoir affirmer qu'ils l’ont faite éclatante, irrésistible l...
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Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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