Extrait du journal
**• Si les caisses comme celle des Anciens Professeurs pouvaient encore, par hasard, vous paraître invraisemblables, vous tiriez le rapport du député Chauvin, et vous ne mettriez plus en doute, ensuite, l’existence du parlementaire vagabond, du législateur dont le premier homme d’argent venu pour ra toujours, eu sachant s’y prendre, faire ce qu’il voudra pour quelques louis. Le député Chauvin est lui-même un radical, zélé sou tien des collègues qui habitent des perchoirs, apôtre des parlementaires qui logent à lu corde et se trouvent par la à la merci du sac. 11 réclame, eu leur faveur, une loi sous le règne de laquelle leur traitement serait insaisissable, lire ses arguments de la vie même qu’ils mènent, des personnages qu’ils finissent par y devenir, des expédients aux quels les réduit un régime où ils n’ont pas encore toutes les facilités désirables de faire des dupes, et il laul lire, relire, et relire en core, ce décisif rapport Chauvin l Ce n’est plus seulement l’électeur inlluent qui vous y apparaît comme capable d’aller dénoncer un marchand pour toucher une prime, mais le député même de cet élec teur, son élu, et vous trouverez encore constatées là, ou discrètement indiquées, à côté de cette variété déjà précieuse, beau coup d’autres variétés. Le député qui ne sait pas où coucher, le député qui ne sait pas où manger, le député parasite, le dépu té pique-assiette, le député qui a les botti nes d’un ami, le pantalon d’un autre, le veston d’un troisième et qui vous salue avec le chapeau d’un quatrième, le député qui dira un jour aux Artons, non pas qu'il ne se vend pas à moins de cinq cents francs, mais à moins de vingt-cinq, le député errant, le député mendiant, le député homme des bois qui fait coucher sa femme dans une caisse et se réserve la paillasse, tous ces députéslà se montrent, ou se laissent voir, sous les déclamations attendries du collègue qui les plaint mais qui les avoue, dans le rapport sans prix de l’ami Chauvin. Lisez doue le rapport Chauvin I Si les conservateurs n’étaient pas les dormeurs ou les endormis qu’ils sont, ils fonderaient, eux, une Caisse Chauvin, la destineraient à faire imprimer et réimprimer le rapport Chauvin, feraient tenir individuellement, et à domicile, à tous les électeurs de France ce rapport Chauvin, l’afficheraient sur tous les murs, au fond des plus petits villages, au revers des plus > lointaines fermes, et, avec le reliquat, lors que ce rapport Chauvin aurait enfin été entendu, même des sourds, et vu, même des aveugles, ils dresseraient une statue au rapporteur Chauvin ! * * e Pour qu’un député demande à régler par une loi la situation des parlementaires vanu-pieds, il faut que.ces parlementaires ne soient pas des phénomènes isolés, des ex ceptions et des singularités, mais qu’ils constituent un fait social, qu’ils forment un clan avec lequel on doit compter. Il en ré sulte, en conséquence — et cela d’après le rapport Chauvin — que le gouvernement, qui est un gouvernement de majorité, dé pend d’une cinquantaine de voix, qui sont une cinquantaine de voix de mendiants. Le Parlement a ses lazzaroni, et ces lazzaroni dominent sa politique. Nous ne sommes donc plus régis, en réalité, par la souverai neté nationale, par celle de l’ensemble des citoyens et des classes, ni même par la sou veraineté d’une classe quelconque, comme par celle de la noblesse, de la bourgeoisie ou des ouvriers, mais par le ramassis des sans-logis, et, dans le sens rigoureux du mot, des sans-culottés de toutes les classes, i...
À propos
Fondé en 1858, Le Journal de Montélimar était un hebdomadaire publié dans la Drôme. Antisémite et collaborationniste, il fut supprimé à la Libération en 1944.
En savoir plus Données de classification - millerand
- talmeyr
- roty
- hély
- fauchier
- homans
- blanc léopold
- blayn
- arnaud henri
- caillaux
- france
- montélimar
- magnet
- paul
- montboucher
- chaix
- espeluche
- puygiron
- ancône
- allan
- sénat
- parlement
- ré gie
- m. j
- ecole des mines