Extrait du journal

sance et dont (‘lie attend 1 aboutissement ’ prochain, ne lui était une raison de rester Je ne saurai jamais assez témoigner ma re- j connaissance à celte noble et excellente : le mine, pour le réconfort moral que sa com plicité tacite m'a apporté. Car ce que je n’ai pas dit. ce que je me dérobe presque à écrire, tellement ce souvenir m'est encore une affreuse torture, c'est le remords que la résignation douloureuse de ma pauvre maman m’inïligea dès le premier jour que Xavier parut aux << Algues » ! Autant elle était demeurée indifférente a la cour pourtant flagrante que me fit Henri Lesommeretix, puisque j’ai pensé qu’elle avait été jusqu’à l'ignorer, autant, tout de suite. Xavier Duprat fut pour elle le danger, la fatalité inéluctable contre laquelle son amour m’avait toujours prévenue et que sa jalousie ardente et attentive appréhendait. Sliile fois, j’eusse préféré ses reproches, sa colère, voire une hostilité déclarée, à son angoisse muette, à cette apathie apparente e| qui tâche de sourire, à ccs larmes qui. devant moi. cependant ne se répandaient pas. Et ce fut. pendant quelques jours, une lutte atroce entre les deux sentiments qui se partageaient mon cœur, entre ce que je considérais comme le devoir, c'est-à-dire ma soumission au destin que ma chère ma man m'avait fixé, et ma faute. — car n’é tait-ce pas une faute, vis-à-vis de ma conscience, de donner aussi peu que ce fût de moi. à tout autre qu’à elle. Etrange complexité du cœur ! On pourrait croire que, dès que Xavier apparaissait, mes scrupules filiaux s'évanouissaient d'un coup et que j'étais tout accaparée par lui ? A la vérité, je n'étais jamais tant à ma mère, qu'en présence de celui que j’aimais : corn ai- je n'ai jamais tant éprouvé la puissance do mon amour, qu'après le départ de Xavier, quand je me retrou vaîr seule devant le vi sage contracté et les yeux rougis de maman. I...