Extrait du journal
Questions du Jour. La véritable « fatalité ». Oo a fait aux victimes de Toulon de très belles funérailles. Ce n’est pas, hélas 1 la première cérémonie de ce genre que nous réussissions... Mdis, le tribut de regrets et d’éloges payé aux morts, que va t on faire pour les vivants? Il nous reste encore, Dieu merci, des navires et des marins, quelles mesures va t on prendre pour préserver les unset les autres de nouvelles calas tropbes? Les discours officiels ne nous donnent là dessus que de faibles assurances. C'est à qui, parmi nos gouvernants, invoquera les puissances inconnues, le destin aveugle et implacable. «< Cruautés du sort, secrets impénétrables de la fortune », gémit le président l-'alItères! « Horrible mystère » se lamente le ministre Delcassé I <• l alalné » pleure le député Abel ! Ko est on bien sûr? Que signifient des « cruautés du sort » qui n’éclatent qu'à Toulon ? Pourquoi un <• horrible mystère » qui ne se répète qu'à Toulon ? Ht d’où vient celle « fatalité » qui ne s’acharne que sur Toulon ? Admettons provisoirement l'hypothèse, que les commissions ne manqueront pas de faire pré valoir, de la déflagration « spontanée » des poudres. Spontanée, peut être, mais non pas fatale ni nécessaire. L'accident pouvait être prévu et prévenu. Les marines d'Allemagne et d'Angleterre, remarque trop justement .lunius, plus nom breuses que la marine française, ont dts poudres qui valent apparemment les nôtres ; elles court nt les mêmes risques de déflagration et d'incendie ; elles ont, en un mot, les mêmes chances d'acci dent Cependant il n'est pas d'exemple qu'un seul de leurs cuirassés ait sauté comme 1 ’lcna et le Liberté, pourquoi ? C’est évidemment que la discipline est chezeux plus forte, la vigilance plus eiire, les précautions mieux ordonnées. Chez nous, il n'existe plus un service d'Ltat où le fonctionnaire fasse consciencieusement son devoir. Il le fait avec ennui, avec impatience, avec aversion, surtout avec le secret désir de l'esquiver. Ce n’est pas non plus de sa faute. Il est ainsi parce que la politique du régime lui a fait ces mœurs. C est un régime de décomposition systématique et universelle. Il enseigne dans sa doctrine comme il représente en ses œuvres le mépris de la règle, l'abdication de la discipline, l'avilisse ment de l'autorité. Il est d'instinct avec les paresseux, les insoumis, les réfractaires, les révoltés, et même les malfaiteurs. Toutes les lois qu’il a faites procèdent de ses secrvtes affinités avec l'écume sociale, fl la protège contre la société et l'arme contre l'Etat. Ii met, en somme, le pouvoir au service de la révolution ; et la révolution ne connaît pas de devoirs. C'est pour cela que nos bateaux sautent. Et ils continueront de sauter, tant que durera ce régime d'irresponsabilité, d'incompétence et...
À propos
Fondé en 1861 à Roanne sous le nom de Nouvel Écho de la Loire, l'hebdomadaire devient en 1864 le Journal de Roanne et revendique une ligne éditoriale « régional et patriote ». Toutefois, le journal collabore avec les Allemands sous l’Occupation et est en conséquence supprimé en 1944.
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