Extrait du journal

2 FEUILLETON DU JOUSHtL DE m muciiiSTE COÛTE Pur M. Eugèo• Moret. 111. — I.A GRÈVE. — Ça y est, dit-il. Quoi donc? s’écria Marianne effarée. — La fabrique à l’index. — Comment à l’index? Oui, défense d’y pénétrer, le premier de nous autres qui en franchira la porte on lui fera son affaire. — Et de quel droit? — C’est la grève. — La grève, répéta Marianne, qui frissonna à ce mot sinistre. Alors tu ne vas plus travailler, tu ne vas plus rien toucher. Mais qu’est-ce que nous allons devenir? comment allons-nous \ivre? — Oh! sois tranquille, répondit le forgeron un peu inquiet au fond, nous avons des fonds, nous allons tous recevoir deux francs par jour. Deux francs et quatre enfants!... Ah ! ça, c'est pas l’affaire des chambres syndicales, dit le forgeron en riant. Oui, mais c'est la nôtre, fit Marianne, et je ne veux pas que mes enfants meurent de faim. Tu as des économies....