Extrait du journal
trousseau, de» toilettes. Elle fixait la date «lu mariage, organisait la pompe officielle, disposait le cortège canime un capitaine sa compagnie, rédigeait les invi- ! talions, tenait à convier un évêque pour la bénédiction nuptiale. Son mari, un peu enfermé on lui-même depuis nos j fiançailles, la raillait doucement, obtenait d’elle, poi son obstination réllécliie, «les concessions, des aban dons. Les soirée» se passaient A ces joutes. — Il faut beaucoup de monde, assurait-elle. — Mais non, mai» non, répondait-il. Cependant elle inscrivait dos noms sur lo revers d'une lettre do deuil, que par économie elle avait découpée. Je me souviens «le ce détail, do ce présage : une feuille encadrée de noir reçut le plan de lu cérémonie. M. Mairieux suivait cette liste qui prenait des pro portions inquiétantes. Espérant des alliés, il se tourna vers le coin du salon où je m’étais assis A côté do Raymonde, et d’où nous suivions distraitement ces préparatifs. — Et vous, interrogea-t-il, quel est votre avis? — Oh! moi, dit-elle, vous devinez, bien que les autres me août indifférents. Il y a ici tous ceux que je souhaite. Sa mère protesta : — On ne se marie pas en cachette, ma petite. N'estce pas, monsieur Cernay ? Vous surtout, qui connaissez tant de beau inonde. Ainsi mis en cause, j'appuyai ma fiancée, avec une énergie qui m’étonna moi-même. Sans doute je préfé rais comme elle m’isoler dans mon bonheur. Peut-être aussi — j’ai honte de l’avouer, mais n’est-ce pas une confession que j’entreprends? — ma vanité, même en ce temps adorable, n’était-elle pas si entièrement détruite qu’elle ne me suggérât de ne pas trop chercher A ébruiter une union sans éclat dont on s’étonnerait, dont on s'amuserait A Paris. J'éponsais la fille de mon régisseur : il n'y avait pas de quoi s’enorgueillir. Telles étaient les troubles imaginations que je ne parvenais pas A chasser. Quand nous avons faussé dans la jeu nesse le sens direct de la vie en subordonnant notre jugement au succès du monde, que d’années ou que de douleurs sont nécessaires pour nous le restituer dans sa vérité 1 Et dans l’intervalle, de l’irréparable a pu intervenir. An cours de cette même période, nous parlions un soir en famille de nos projets après le mariage. Ma...
À propos
Fondé en 1861 à Roanne sous le nom de Nouvel Écho de la Loire, l'hebdomadaire devient en 1864 le Journal de Roanne et revendique une ligne éditoriale « régional et patriote ». Toutefois, le journal collabore avec les Allemands sous l’Occupation et est en conséquence supprimé en 1944.
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