Extrait du journal
des prochaines misères, le Parisien n’oubliait pas la plaisanterie. Un s’attroupait devant les murs couverts de placards, d’avis, d’annonces, de dé crets, et à l’entour des kiosques, où se vendaient les journaux, on trouvait un éclat de rire pour •es caricatures qui flagellaient avec le sel attique, toutes les puissances allemandes, toutes les am bitions et tous les orgueils de la race germanique. On défiait le cercle de fer qui allait se river, on se promettait de le briser bientôt par une sortie en masse. L’armée allemande serait exterminée, et le Parisien, sous l’uniforme, souriait au bruit lointain du canon et prenait des allures guerrières. On ne voyait que képis, bottes à l’écuyère; les uniformes les plus fantaisistes, et tous chamarrés de galons du poignet au coude. La fouie se portait vers tous les jardins transformés en parcs d’artil lerie. Elle se rendait en pèlerinage patriotique sur la place de la Concorde, s'inclinait devant la statue de Strasbourg, voilée de crêpe; puis, elle montait les Champs-Elysées, et regardait avec étonnement le parc au bétail du bois de Boulogne. Dans les carrefours, l’animation était extrême. Un orateur improvisé annonçait tour à tour une victoire ou une défaite, et provoquait l’enthou siasme jusqu’au délire, ou le désespoir jusqu’à la malédiction. Et, bientôt, il se confirmait que la victoire était mensongère aussi bien que la défaite. Mais, si l’orateur était entouré de la plèbe, un autre courant allait chercher des aspirations plus hautes. Jamais on ne s’agenouilla davantage, que dans ces temps de tristesse, sur les dalles des églises. Siinte-Geneviève, surtout, était visitée, et ceux qui priait l’humble bergère, patronne de Paris, étaient les véritables Français, les Français à l'Ame patriotique, au courage, silencieux et mo deste. Ceux-là n’avaient pas de chamarrures sur leurs uniformes, ni sur leurs poitrines de déco rations fantaisistes, inconnus dans les chancelle ries; mais ils demandaient, tout en priant, quel nouveau sacrifice ils pourraient faire à la patrie; et ceux-là, Dieu en soit loué, pour l’honneur de notre France, se comptaient par milliers. Madeleine continuait toujours sa course à tra-...
À propos
Fondé en 1861 à Roanne sous le nom de Nouvel Écho de la Loire, l'hebdomadaire devient en 1864 le Journal de Roanne et revendique une ligne éditoriale « régional et patriote ». Toutefois, le journal collabore avec les Allemands sous l’Occupation et est en conséquence supprimé en 1944.
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