Extrait du journal

Il marchait nerveusement Hans les sentiers en combrés de feuilles jaunies, et il rentrait maus sade, toujours hanté par les mêmes regrets. Le soir, il s’attablait devant quelque vieille bouteille; et là, il s’animât, il parlait, il gesticulait, il vou lait tuer l’ennui par l’excitation; l’ennui morne qui lui revenait plus énervant, plus fastidieux, le lendemain, lorsque sa tête avait été congestionnée par une pointe d ivresse. Ce qu’il y avait de grave dans ce cas, c’est que le séduisant H rbert,l'homme de bonne compagnie, à l’esprit parfois poétique, au cœur souvent géné reux, devenait brutal, violent. Au moindre pré texte, ses accès de colère le reprenaient. Plus de paix possible; mais des escarmouches incessantes; et, dans ces querelles à propos de tout et à propos de rien, la perle de l’amour pur fondait et dispa raissait. Quels assauts donnaient ces colères injustes à cette tendresse de Madeleine, si tendre et si reconnaissante. Ah! que c’était triste, que c’était triste cet amour qui finissait entre deux êtres qui s'étaient follement aimés; que c’était triste ce bonheur qui s’envolait, et cette chaîne qui demeurait, se faisant plus lourde de jour en jour, blessant, meurtrissant, accablant de tout son poids. Que c’était triste cette dissonnance qui •'accentuait et ces angles qui, surgissant soudain, déchiraient, parce que l’indulgence,fille de l’amour, ne venait plus jeter son voile sur des imperfections, jadis si aisées à supporter. Il sombrait le saint amour conjugal, comme une barque lancée sans lest sur une mer en furie. Pour prévenir le nau frage, il eût fallu une prière, une pensée venue du citl, et Madeleine, désolée, découragée, ne priait jamais, fct comme ils n'appelaient pas Dieu à...