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Journal de Seine-et-Marne, 8 avril 1894

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Journal de Seine-et-Marne
8 avril 1894


Extrait du journal

suprême de l’armée soit le souverain du pays? Quand le souverain ordonne, tout le monde ne peut que s’incliner; quand c'est un simple général, quelle que soit sa valeur, les autres généraux ne voient en lui qu’un égal et peutêtre un rival. Donc, soit dans le commandement civil, soit, et plus encore, dans le commandement militaire, le prince l’emporte sur lu citoyen, n’cùt-il, d’ailleurs, qu’une intelligence très ordinaire, « car un prince, un souve rain, n’a besoin que d'une intelli gence spéciale. Il lui faut surtout sa voir discerner l’intelligence chez les autres et l’approprier aux services qu’il en attend ». 11 y aurait, sans doute quelque pédantisme à reprendre successive ment les différents points de cette argumentation et à montrer qu’ils se concilient mal avec un certain nombre de faits historiques assez éclatants. On pourrait citer bon nombre de princes qui, malgré le milieu, les précepteurs et l’apprentissage imposé ont médiocrement appris leur métier. Tantôt ils négligent les leçons de leurs sages gouverneurs pour n’écou ter que les flatteries des courtisans ou les excitations de compagnons de débauche. Néron a pour maître Senèque et liurrhus, mais il se livre à Nar cisse et les sublimes enseignements de Bossuet avaient à peu près échoué sur le grand dauphin, lequel, de l’aveu de tous les contemporains, semblait fort mal préparé à régner. Tantôt, au contraire, l’éducation intensive que reçoit le jeune prince exalte ses facultés au point de les fati guer et finalement de les déprimer. Tel le duc de Bourgogne, qui, quoi que « né terrible », suivant le mot de Saint-Simon, était devenu entre les mains de Fénelon un instrument si docile que le prélat s’en irritait et lui recommandait de ne pas exagérer les austérités. La vérité, c’est qu’il en est un peu de l’éducation des princes comme de celle de tous les autres enfants. On ne peut jamais prévoir d’avance ce qu’elle donnera et si les bonnes influences l’emporteront sur les mauvaises. Mais le terrible, dans une monarchie, c’est qu’une fois l’éducation terminée, bien ou mal, il faut en subir le résultat, et ce résultat peut-être un Louis XV. Nous en dirons autant du comman dement suprême exercé par le prince dans les armées. Si c’est un grand capitaine ou simplement un chef dis posé à s’en rapporter aux conseils des...

À propos

Fondé en 1833 sous le nom Journal du commerce de l’arrondissement de Meaux, cet hebdomadaire républicain et conservateur devient le Journal de Meaux après seize numéros. Il prend finalement le nom de Journal de Seine-et-Marne en 1838 avant de disparaître cent ans plus tard, en 1939.

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