Extrait du journal

La nommée Élisabeth Kœner, veuve Lejeune, âgée de 79 ans, demeurant à La Ferlé-s.-Jouarre, a 4;té trouvée dans la matinée du 4 mai, morte, gisant sur le carreau de sa chambre et le corps en partie brûlé. On suppose qu’au moment de son déjeuner et sous l'influence d’une boisson alcoo lique, elle aura éprouvé un étourdissement par suite duquel elle sera tombée de manière que le feu de sa chaufferette se sera communiqué à ses vêtements. Le malheureux voiturier qui, samedi dernier, avait été renversé de dessus sa voiture au passage à niveau de la rue de Cliaage, h Meaux, n’a pas survécu à sa chute ; il est mort à l’hôpital de la ville, où on s’était empressé de le transporter. A Monsieur le Rédacteur du journal de Seine-etMarne. Vermeltez-moi, Monsieur, de venir confirmer tristement par des faits l’opinion que vous émettiez en faveur de la lune rousse et contre le rayonnement végétal dans votre journal du 12 avril. Il s’agit d’un petit jardin entouré de murs et planté de vignes, où jamais le problème ne s’est posé d’une manière plus précise. Les treillages ou ceps en espaliers, très-avancés pour l’année, sont d’une végétation luxuriante, nulle exposition n’a souffert ; tandis qu’à côté, la vigne échalassée à l’air libre, attachée, rabattue, ou non, se montre plus d’à moitié roussie par suite du rayonnement des fatales nuits des 3, A et 5 mai; nuits concor dant justement avec la nouvelle lune, c’est-à-dire, avec l’absence de toute lune. Pendant quelques jours, je me demandai : pour quoi ces jeunes pousses adhérant au mur et pleines de sève n’ont-elles pas plus souffert que les tendres bourgeons de la courgèe de vigne encore enve loppés dans leur bourre préservatrice ; pourquoi sout-ce ces derniers qui ont péri tandis que les autres sont toujours brillants de santé 1 Point de réponse. Mais voilà que, relisant votre article, il me revient tout naturellement que par le fait de leur position les uns ne rayonnaient leur calorique que dans la moitié de l’espace, le mur le leur renvoyant en partie, tandis que les autres en perdaient dans tous les sens, en vertu de leur exposition à l’air libre. Il faut donc que le rayonnement soit la cause du phénomène, car dans ces nuits cruelles, il n’a point gelé, et le thermomètre, que je sache, n’est pas descendu au-dessous de U° centigrades. Mais, constater le mal, Monsieur, en analyser minutieusement la cause, ne vous paraîtra, comme à moi, que la moitié de la tâche. Il serait humi liant pour l’esprit humain, partout ailleurs en voie de progrès, de venir avouer qu’aux prises avec les accidents météorologiques il ne lui reste qu’à rendre les armes. J’augure mieux de mon époque ; cette résignation passive n’est plus de mode. Force est donc de revenir aux toiles et couvertures recom mandées par votre article et diminuant de beaucoup le rayonnement naturel des jeunes végétaux ; et comme il paraît difficile d’appliquer le préservatif en grand, en attendant que la science nous ouvre la source du calorique terrestre, je proposerai ce que quelques personnes disent avoir fait avec succès: un feu de paille ou de matières sèches, établi sous le vent, au lever du soleil, alors que la température est basse, et qu’il est bon, surtout si le ciel est clair, de pouvoir opposer au rayonnement destruc teur une colonne de fumée, un nuage artifi ciel. Si nous sommes condamnés, comme il semble d’après l’exemple de 18A3 et de 18A7, à subir ainsi presque à chaque printemps des abaissements dé sastreux de température, ne faudra-t-il par y cher cher remède, et le cultivateur intelligent après avoir appliqué une ou deux fois à son champ d’asperges...