Extrait du journal

— Le canal latéral de la Loire a été livré le 28 juillet à la navigation. 5oo bateaux qui attendaient dans la partie supérieure ont pu continuer leur voyage en entrant le jour même dans le nouveau canal. On parle maintenant de faire un canal qui joindrait la Loire à la Gironde; ce canal, qui ne serait qu’une continuation des canaux de la Br et; g ne, joindrait Nantes à Bordeaux, et par là avec tout le midi et la Méditerrannée. — Le Courrier Belge donne quelque détails curieux sur les produits des chemins de fer de Belgique. Le résultat du transport des voyageurs seul, dit-il, avec le tarif dont la moyenne n’est «lue i3 c. 1/2 par lieue, donne 5 p. °/Q de bénéfice, entretien, traction, administration, matériel et intérêts du capital couverts. Ajoutons que le service des postes se fait gratuitement, et que 5o,ooo hommes de troupes ont été transportés à 7 lieues pour 9 c. par lieue et par homme ; ajoutons encore que le transport des marchandises qui va s’organiser sera tout bénéfice. Nos chemins offrent un développement de 55 lieues, ou a55 kilomètres en regardant la route d’Ostende comme terminée. Le tout 11’aura coûté, y compris la double voie de Bruxelles à Anvers, que la somme de 3o millions, dans lesquels la route 11’entre que pour 25 millions, et le matériel pour 5. On n’aurait fait en Angleterre que i5 lieues avec cette somme* et que 5o lieues en France, de sorte que notre chemin et nos tarifs seront toujours une exception en Europe en fait d’économie et d’heureux résultats. — Dernièrement quatre nourrices de la Savoie emportaient dans leur ^>ays, chacune un petit nourrisson qu’elles avaient pris à Lyon. Elles étaient dans la même voiture. La voiture s’arrêta un moment la nuit à Bourgcin ; les enfans, à peu près nus, furent déposés sur le tapis du billard, et les nourrices allèrent à la cuisine se rechauffer et se restaurer; mais la maîtresse du logis , qui rodait partout, voit ces petits innocens, placés si impru demment , s’agiter et se démêler autant que leur permettaient leur force naissantes. Elle les prend et les repousse pêle-mêle et sans distinction jusqu’au centre du billard, afin qu’il ne vien nent pas rouler jusqu’à terre. Bientôt les filles de la Savoie rentrent dans la salle ; mais l’ordre dans lequel elles avaient placé les enfans est interverti et confondu ; elles ne peuvent plus reconnaître leur nourrisson ; point de marque au linge, point de caractère distinctif, et tous les quatre sont garçons. La scène qui se passa en ce moment serait difficile à peindre : il y eut des cris, des larmes, des juremens ; elles s’arrachent les enfants, les rejettent, enfin on...