Extrait du journal

nouvelle, un jeune homme apparut à l’entrée du couloir, et Camille baissa les yeux, presque avant de les avoir levés sur lui. Notre héros, — car c’était lui, — s’avança. Mais arrivé près de Mme el de Mlle flalstein, comme surpris de voir que sa place était entre elles, il s’inclina vers Camille, qui était rapprochée de lui, el lui dit du ton le plus res pectueux : — S’il pouvait vous être agréable, mademoiselle, de rester près de madame votre mère ? — Merci, monsieur, répondit Mme Halstein, venant, sans en deviner le motif, en aide au silence de sa fille, et sans se demander comment cet inconnu, si poli, se trou vait si bien instruit du degré de parenté qui la liait à sa compagne. Four Camille, qui avait changé de place sans rien dire, elle crut rêver quand elle se trouva assise près du poète charmant, dans l'intimité morale duquel elle vivait depuis longtemps, mais dont la veille encore elle n’aurait jamais osé espérer s’approcher. Et voilà que non-seulement elle était en relation avec lui, mais encore aimée de lui, puisque l'amour seul pouvait expliquer le soin qu’il met tait à la rechercher ainsi. Elle élait affolée de joie; mais n’osant regarder son voisin, tant elle avait peur désormais d’en trop laisser dire à ses yeux. Elle les tenait obstinément fixés vers la scène, où la pièce se déroulait depuis un moment, sans que, malgré son attention apparente, elle eût encore réussi à y rien comprendre. — Celte comédie vous intéresse donc beaucoup, made moiselle 7 lui dit son voisin d’un ton un peu amer, in compréhensible ,pour elle, lorsque le rideau fut tombé, au bruit des applaudissements, à la lin du premier acte. — Mais oui, monsieur, et vous ? demanda Camille avec un peu de raillerie dans le regard. — Oh S moi, je la connais. Mais il est bien heureux...