Extrait du journal

„ Oui, en ta fille je te vois et je t’aime, ô mon Hélène chérie ; et j’éprouve ou je crois éprouver (je ne sais comment l’é cnre : une pudeur inquiète fait trembler ma main et monter le rouge à mon visage), je crois éprouver auprès d’elle, auprès de cette i-i.fant que tu m’as ordonné d’aimer, comme le réveil de ce sentiment que par toi et pour toi seule j’avais connu, et dont je croyais le germe à tout jamais éteint. C’est que dans cette continuation de toi même, dans ce prolongement en elle, le son de ta voix, la grâce de ta démarche, la pureté de ton regard, la grandeur à la fois et la simplicité de ton âme, tout me parle et ni“ dit que tu n es pas morte, Hélène, mon amour ; et qu’en ta fille c’est toujours toi que mon cœur cherche, que mes vœux appellent, que Dieu me donne 1 Et elle, cette enfant, aujourd’hui jeune fille! Je me sens ému, je rougis à 1 idée que je vais transcrire sur ces pages, tout insensibles tt muettes quelles sont, ces sentiments dont son âme de vierge n’ose affronter la pensée 1 que je vais, grossier et profane, être assez hardi pour écrire qu en son...