Extrait du journal
La Conférence internationale organisée par le comité de l'Exposition ouvrière vient de tenir sa session dans la salle de la Re doute, rue Jean-Jacques Rousseau. C'est une salle tout imprégnée des microbes du socialisme. Les publiques, auto risées en 1868, après un silence de dix-liuit ans, y ont débuté par une discussion mémorable sur le capital et l'intérêt, qu'un petit groupe d'économistes avaient engagée dans l'espoir naïf de convertir les communistes ; mais les communistes étaient en nombre, et ils ont fini par demeurer physiquement les maîtres de la place. Cette fois, il n'y avait dans la salle que des so cialistes, délégués le plus grand nombre par les chambres syndicales françaises, d'autres venus de la Belgique, de l'Alle magne, de l'Autriche, de la Hongrie, de la Norvège, de l'Angleterre et même de l'Australie. Les drapeaux de toutes les nationalités représentées à la Conférence flottaient sur la plateforme, le drapeau français seul excepté. Celui-ci était rem placé par le drapeau rouge. Le buste de la République était aussi coiffé de rouge, rouge aussi le tapis de la table du bureau, et jus qu'au manche de la sonnette, enveloppé dans un morceau de l'étoffe du tapis. Cette couleur bruyante, qui excite les pas sions belliqueuses de certains volatiles, est demeurée, hâtons-nous de le dire, à peu près sans effet sur les orateurs de la Confé rence. Les discussions ont été générale ment calmes et la tenue de l'assemblée a été exemplaire. Un débat assez vif, et qui a même tourné à l'aigre, s'est engagé, cepen dant, entre le délégué allemand, M. Grimpe, et les délégués des Trade's Unions an glaises. M. Grimpe a reproché aux unio nistes d'être gâtés par la prospérité et de manquer aux devoirs de la fraternité socia liste ; ce qui signifiait apparemment qu'ils de vraient, en conscience, partager leurs hauts salaires avec les ouvriers allemands ; il leur a reproché encore de traiter en cama-...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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