Extrait du journal

Voici maintenant les compensations. Les Belges restent en possession des parties du Luxembourg et du Limbourg que le traité définitif doit rendre à la Hollande, c'est à-dire d'un territoire de 500,(K)0 âmes; ils y font des levées d'hommes, en perçoivent les contributions évaluées à plus de 6 mil lions. 7 lis sont provisoirement dispensés du paiement de leur part dans la dette du royaume des Pays-Bas, laquelle reste tout entière àla charge de la Hollande. La navigation de l'Escaut rouverte aux pavillons belge, français et anglais, continue à être affranchie de toute espèce de droit jus qu'à ce que les stipulations qui doivent intervenir aient fixé le taux de celui que réclame la Hollande. En vérité, ce statu quo n'a rien de bien accablant pour les Belges. Ce n'est certainement pas eux qui doivent le plus en dési rer le terme; et il est de nature à leur faire prendre patience, dans le cas, très peu probable, où il conviendrait au cabinet de La Haye de le prolonger. Ainsi que toutes les transactions dictées par un esprit de'justice et de paix, la convention du 21 mai offre des avantages réels à toutes les parties intéressées ; mais pour peu qu'on en examine les clauses avec quelque bonne foi, on reconnaîtra que c'est surtout de la Belgique qu'elle améliore la position; on reconnaîtra que ce pays est aujourd'hui en possession de tous les élémeus d'existence et de prospérité qu'un traité pouvait lui assurer. La Hollande, il est vrai, n'a pas encore reconnu le gouvernement de Léopolrf. Nous avons déjà réduit cette objection à sa juste valeur nous avons fait voir que ce n'est qu'une question de mots, d'autant plus insignifiante que la Belgique, en signant, il y a bientôt deux ans, le traité du 15 novembre avec les cinq grandes puissances, a pris place, de la manière la plus solennelle, dans le système euro péen. La nation hollandaise" est d'ailleurs trop sérieuse et trop sage pour attacher loug-temps une importance réelle à une question d'étiquette, à une simple formule, et pour y subordonner des inté rêts essentiels. Elle sait, par sa propre histoire, qu'un peuple qui a conquis son .indépendance la conserve et la consolide sans le consentement de celui dont il a brisé le joug, et qu'il n'y a en définitive ni profit ni gloire à se raidir trop long-temps contre un fait consommé....