Extrait du journal

taie de la situation qu'elle n'avait pas cesse de croire prospère. Passif formidable. Tout est vendu. Il reste à la pauvre maman un lit, c'est-à-dire des planches supportées par qua tre caisses vides et un matelas. Des cais ses à claire-voie forment le mobilier : table, buffet. Contraste touchant : seul le lit du bébé sauvé du désastre rappelle l'atmosphère de confort et de douce chaleur d'autrefois. Lorsqu'on nous signale ce drame, la mère adoptive est à la veille de rendre à l'établis sement d'enfants abandonnés, celle qu'elle a élevée dans l'amour et la joie. Elle nous dit : « Si cette séparation m'est imposée par la misère, ce sera ma fin ». L'Assistance privée à la classe moyenne empêchera cette sépara tion. Nos aliments, notre chauffage, notre coup d'épaule rétablissent en quelques jours l'équilibre nécessaire à la vie, et la mère en larmes nous dit peu après : « Jamais vous ne saurez le bien que vous m'avez fait dès le premier jour en me disant : Courage, nous sommes là. »...