Extrait du journal

Le Sénat s'est préoccupé hier de la hausse des sucres. M. Dior avait, en sa qualité de ministre du commerce, la principale charge de répondre aux interpellateurs, Il l'a fait avec beaucoup de courage. A un moment où on crie, en effet, haro! à la spéculation, ce qui est beaucoup plus simple que de faire le tour des questions et de scruter les condi tions nécessaires du marché, M. Dior n'a pas hésité à dire que la spéculation présente, quant à ses résultats, du pour et du contre. Serrant la question en ce qui concerne le sucre, le ministre a montré que nous n'avions à Paris qu'une spéculation peu active. Cela prouve que nos négociants, nos industriels, n'aiment pas beaucoup le risque, car la spé culation est avant tout un risque de gain comme de perte. Mais il en résulte que notre réaction reste très faible contre un mouve ment déclenché à New-York. ■Il y a une spéculation nécessaire qui n'est pas autre chose que la prévision qui amortit les hausses et les baisses des marchandises; voilà ce ■ qu'oublient tous ceux qui rendent les spéculateurs responsables de toutes les hausses, et voilà la vérité. Il faut féliciter le ministre du commerce d'avoir fait une leçon très claire d'économie politique à la Haute Assemblée ; mais on se demande pour quoi, après ce débat, la Chambre juge utile de le recommencer aujourd'hui. Voilà du gaspillage de temps....