Extrait du journal

lEn Mauritanie. Nos troupes ont eu à soutenir un nouveau combat contre les Maures à quarante kilomètres au nord du poste de Tidjikja. Le combat a, paraît-il, duré cinq heures, mais nous n'aurions eu qu'un tirailleur tué. Les Maures, on le voit, ne ces sent de nous harceler et, déjà, nous avons perdu plusieurs officiers, et d'assez nombreux soldats au cours des diverses rencontres que depuis un an nous avons eues avec eux.Ce matin, l'Echo de Paris assure que le ministre des colonies, ému de la fréquence de ces rencontres et résolu à rétablir le calme en cette région, a décidé de mettre à l'étude un projet de vaste opération de police dans la région de l'Adrar. Et c'est en effet ce qu'il faudrait faire si ou veut mettre un terme à ces attaques qui sont vraiment trop ré pétées. Les maraudeurs, à qui nous avons affaire, viennent du Nord, de l'immense territoire situé au dessus de l'Adrar. Ils ont, pour arriver jus qu'à nous, à traverser des territoires désolés qui seraient une excellente zone de protection si, une fois cette région désertique traversée, ces maraudeurs ne trouvaient .pas une région fertile où ils puissent se refaire.. Or, cette région, c'est l'Adrar, • que nous n'occqpons pas ; l'Adrar, situé au nord du Tagantetqui forme avec lui la Mauritanie. Après bien des tergiversations, qui datent dès le temps où Faidherbe commandait au Sénégal, l'Afrique occiden- " taie française avait décidé, vers 1904, d'occuper la Mauritanie., On sait que l'homme à qui cette tâche avait été confiée, Coppolani, fut assassiné en mai 1905. Cette mort n'a pas été vengée et, depuis, nous avons toujours, été en butte â des attaques qui, parfois, ont été assez meurtrières. Si on veut y mettre fin, il faut, ainsi qu'on en prête l'intention au ministre des co lonies et pour les raisons très simples que nous avons dites, occuper l'Adrar....