Extrait du journal

PAYS-BAS-UNIS. Bruxelles , 3 août. Tout le monde a haussé les épaules hier à la lecture de ces paroles tjcla Gazette des Pays-Bas : « Sous le garde des institutions qui nous garantissent la sûreté de nos personnes, celle de nos biens et le maintien de nos libertés, nous pouvons, sans crainte pour nous mêmes , mais non pas sans gémir sur le sort d'un peuple voisin, con templer les malheurs auxquels il est en proie. » Les malheurs auxquels il est en proie ! Le peuple qui sait maintenir par ses propres forces les libertés qu'il a conquises , le peuple qui sait briser en trois, jours le chef parjure qui oublie l'origine de son pouvoir et les sermens qu'il a faits pour en être investis, ce peuple n'a pas besoin de la commisération dé la Gazette. Il a pour lui l'admiration de l'univers et la reconnaissance de tous les amis de la liberté européenne auxquels il sert d'exemple et d'appui. Il est vrai que nous pouvons nous applaudir dans les Pays-Bas d'une-.situation qui nous permet encore d admirer sans envie cette belle et magnanime France. Mais que la Gazette nous réponde : N'est-ce pas aux succès même des patriotes français que nous devrons la continuation et l'affermissement de nos franchises? Si les entre prises criminelles de Charles X avaient réussi, le message du 11 dé cembre aurait-il continué long-temps à demeurer chez nous une lettre morte ! Cette affectation de la Gazette h nous parler sans cesse de notre bien-être matériel ne préparait-elle pas un acte semblable au dernier rapport des sept ministres d'un roi déchu ? Dans ce rapport aussi on reproche h la France « une prospérité matérielle dont ses annales n'avaient jamais offert d'exemple. » (Courrier des Pays-Bas.) On disait que M. de Polignac, fugitif, était arrivé h Bruxelles. Comme il voyage sans doute sous de faux noms, on n'est pas certain que ce soit lui qui est descendu à l'Hôtel de Belle-Vue. Le jeune duc de Brunswick est arrivé de Paris à Bruxelles. Des craintes peu fondées paraissent l'avoir engagé à partir à la hâte. Il est arrivé sans aucune suite et a fait, dit-on, une partie de la route à pied....