Extrait du journal
candidats. S'il s'était permis de risquer alors l'allusion la plus discrète à la possi bilité d'une restauration monarchique, les avertissements, la suspension, la sup pression ne se seraient pas fait attendre. Si le grand orateur légitimiste s'était avisé de se présenter, à Marseille ou ail leurs, comme partisan de la royauté, la nécessité du serment lui aurait fermé l'entrée du Palais-Bourbon et même, à partir de, 1858, l'accès du champ de bataille électoral. Il est entendu, pouf les lecteurs des journaux de la Droite, que la République est un régime d'odieux despotisme. Elle n'empêche pourtant pas, que nous sachions, les jour naux de.proclamer leur foi royaliste; elle n'oblige pas davantage les candidats à lui prêter serment de fidélité avant de coller leurs affiches. Ce n'est pas non plus,- nous aimons à le croire, la crainte des invalidations qui peut refroidir le zèle des monarchistes. Nous leur fe rions injure en leur prêtant de pareilles frayeurs, et d'ailleurs, puisqu'ils o'nt, disent-ils, le pays avec eux, comment craindraient-ils de voir leurs élections cassées par une majorité.hostile? Leur discrétion doit.avoir un autre motif. • Cet autre motif est évident, si évident qu'il est presque puéril d'y insister. Les monarchistes cachent leur drapeau, les jpurs d'élection, parce qu'ils savent fort bien que ce drapeau est un "épouvantait. Sans cela, on ne s'expliquerait, ni leur conduite de 1885, ni celle de 1889, ni sur tout celle qu'ils tiennent aujourd'hui. Ce qui se passe en ce moment est un des phénomènes les plus curieux de notre histoire. Dans ce pays habitué, rompu aux révolutions, dans ce pays qui, depuis un siècle, a changé de régime tous les quinze ans en moyenne, une crise sur vient qui atteint, discrédite, déconsidère tout ou partie du haut personnel politi que, une crise en comparaison de la quelle les plus célèbres scandales d'au trefois , le procès Teste et Cubières, par exemple, paraissent de simples bagatelles, et les adversaires des in stitutions établies n'essayent même pas de les combattre en facel L'idée ne leur vient pas d'organiser ailleurs que dans leurs journaux ou autour de quelques .tables de banquets une campagne roya liste ou bonapartiste ! C'est sous le mot équivoque do « revision », qui veut tout dire, que se dissimulent leur hostilité, leurs regrets et leurs espérances! Jamais les adversaires de la République n'a vaient fait pareil aveu d'impuissance et rendu un aussi éclatant hommage à sa solidité. Jules Dietz....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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