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Journal des débats politiques et littéraires, 6 juin 1838

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Journal des débats politiques et littéraires
6 juin 1838


Extrait du journal

NEUILLY, 5 JUIN. Hier soir MM. les ministres ont eu l'honneur de dîner avec le Roi et la famille royale. Dans la soirée le Roi a présidé le conseil des ministres qui a fini à dix heures. L'L. AA. RR. le duc et la duchesse de Wurtemberg, M. le duc de Nemours, M. le duc d'Aumale et la princesse Clé mentine ont honoré de leur présence l'Académie royale de Musique. La garde nationale d'Auberrilliers a relevé celle do SaintDenis. PARIS, 5 JUIN. Nous n'avons que peu de choses à dire des discussions de détail qui, à l'occasion du budget du ministère de l'instruction publique, ont rempli aujourd'hui la séance de la Chambre des Députés. On a repris avec une nou velle chaleur la question de savoir si les chaires de nouvelle création doivent être mises au concours, on si le ministre a lé droit de nommer directement le profes seur pour la première fois. Les termes de la loi seraient peut-être sujets à controverse ; mais une jurisprudence constante en a déterminé le sens, et depuis vingt ans toutes les fois qu'une chaire nouvelle a été créée, la no mination du titulaire a appartenu au ministre. Cette ju risprudence, la Chambre vient encore de la confirmer par un dernier vote, puiâqu'aprés une longue discussion elle n'a pas fait difficulté d'accorder les fonds portés au budget pour les chaires nouvelles auxquelles le mi nistre a pourvu par des nominations directes. Nous ajoutons que cette jurisprudence nous paraît excellente; c'est le remède nécessaire aux inconvéniens du con cours. Les corps savans ne sont pas à l'abri des fai blesses humaines; les créations de chaires nouvelles pourraient très bien, dans certaines occasions, déplaire aux titulaires des chaires anciennes, juges du concours, et il ne serait pas impossible que le créateur d'une science, ou d'une branche de la science, vît adjuger à un autre la chaire qui aurait été instituée pour lui. La routine se vengerait par. là du novateur. Les concours ont aussi leurs caprices, leurs injustices, leur arbitraire. Il peut même arriver qu'un homme se soit élevé trop haut dans la science pour vouloir aller soumettre une réputation toute acquise aux hasards d'une épreuve dans laquelle le génie même n'est pas sûr du succès. Il y a des cas où l'on crée la chaire pour l'homme. Il est bon enfin que le gouvernement ait en tout sa part d'in fluence ,et quand il institue une chaire nouvelle, ce se rait vraiment une ridicule défiance que de lui refuser la nomination du professeur. Cette question des chaires nouvelles en a amené une autre ; quand présentera-t-en la loi pour l'organisation de l'enseignement secondaire et de l'enseignement supé rieur ? Remarquons tout de suite que l'objet de cette loi ne peut pas être dej-éorganiser l'Université ou plutôt de remettre en question tout le système de notre enseigne ment public. La Charte a promis la liberté d'enseigne ment ; c'est une promesse qu'il faut remplir en ouvrant le champ à la concurrence sous les garanties que le bon ordre demande. La réforme de l'Université est une tout autre question sur laquelle, Diçu merci, la Charte n'a pas pris d'engagement. L'organisation actuelle de l'U niversité est parfaitement légale, parfaitement cons titutionnelle ; c'est un point sur lequel tout le monde paraît maintenant d'accord. Tant mieux vrai ment 1 Que serait-ce, bon Dieu, s'il fallait repren dre depuis sa base jusqu'à sou sommet un édifice comme celui de l'Université 1 Quelle porte ouverte à tous les faiseurs d'expériences , à tous les inventeurs de théo ries creuses ! Qu'il y ait des améliorations à faire, cela est possible. Encore sera-t-il sage d'y apporter une ex trême réserve. Mais nous persistons plus que jamais, pour nous, à penser que le fond de notre système d'en-...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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