Extrait du journal

Le retour de l'Alsace ,à la mère patrie nous a mis à la tête de gisements de potasse considérables. La potasse est indispensable à la culture du sol et, en particulier, elle est très utile à la culture de la canne à sucre. Les colonies. cultivatrices de cette plante étaient donc très heureuses de pou voir s'en procurer facilement. Mais cette fa cilité rie devait pas durer. Aujourd'hui, M. Adrien Artaud, député et président de l'lnstitut colonial de Marseille, annonce au ministre des colonies que les maisons colo niales de Marseille n'ont pu recevoir les quantités qu'elles demandaient, parce que les maisons marseillaises qui possédaient ce pro duit n'avaient pu le recevoir que contre l'en gagement de le vendre uniquement pour la consommation métropolitaine. Les contrats de vente de la Société Com merciale des Potasses d'Alsace portent, en effet, la clause suivante : <;. Consommation exclusive en France. Les acheteurs s'engagent, tant pour eux-mê mes que pour leurs acheteurs successifs, à lie pas vendre nos produits à l'étranger ou aux colonies françaises soit tels quels, soit après mélange ou transformation, sauf auto risation expresse de la Société Commerciale des Potasses d'Alsace, et à les réserver à la consommation exclusive de l'agriculture française. Pour chaque contravention, il sera dû une amende égale à dix fois le montant de la facture établie lors de la livraison pour le produit vendu ou offert à l'étranger.» En fait, la Société Commerciale des Po tasses. d'Alsace à Mulhouse refuse de donner l'autorisation d'exporter pour nos colonies ce produit et a indiqué à nos exportateurs qu'ils devaient s'adresser à l'usine de Tessender kloo, près d'Anvers. Ce qui revient à mettre la plupart de nos colonies dans l'impossibilité de s'approvision ner de potasse, et pourquoi ? Il faudrait vrai ment en finir avec toutes ces restrictions, qui rendent la vie économique impossible, et M. Artaud a eu raison de protester contre ces fantaisies administratives....