Extrait du journal
JSauplie, 31 octobre Nous venons d'être témoins du jugement, de la condamnation ,et de l'exécution de celui des deux assassins du président qui s'était réfugié chez le résident de France. 11 a été condamné à mort, et fusillé. Mais ce procès, cette exécution ont eu un caractère tout à fait Remarquable par la contenance de l'individu, et sa conduite intrépide jusqu'au dernier moment. Son costume recherché et élégant, sa pose noble et hère ,le sang-froid avec lequel il a parlé au peuple, en se disant victime de son amour pour la patrie, et recommandant a tous union et concorde, ses gestes d'adieux a son père, qui, prisonnier dans la forteresse qui domi nait la place du supplice, a eu le courage lui-même de le voir jusqu'aux .derniers momeus; toutes ces circonstances ont fait une impression gé nérale , d'autant plus vive que le patient, avec le ton assuré d'un homme de sang-froid, et conservant une attitude calme et imposante, a ouvert les bras, pour commander le feu, en recommandant aux sol dats de ne pas le manquer. Après cette scène de justiee , nous avons assisté, hier, à la cérémonie des funérailles du défunt président dont le corps avait été embaumé, et qui a été transporté en grand appareil, et le visage découvert, ac compagné de toutes les autorités, des troupes de la garnison , des rési "dens étrangers, des officiers de marine, etc. Vous vous faites aisément l'idée d'un cortège de ce genre ; mais ce dont vous ne pouvez vous faire une idée ,et ce qui nous a tous vivement émus, c'est de voir un peuple entier sanglottant et appelant à haute voix son père ; c'est de voir les femmes aux fenêtres jetant des cris de désespoir , c'est cette contagieuse sensibilité d'une grande foule , avec le cri déchirant de mille voix, en pleurs ; c'est de voir jusqu'à la masure du pauvre présentant comme hom mage' de vénération un vase brûlant de parfums, et des fleurs jetées sui te corbillard..........
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - charles x
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