Extrait du journal

Voulez-vous me dire que vous avez encore les même soupçons que lorsque vous la croyiez la fille folie et désespérée de M. Gregorex? Le détective soupira. Il était évidemment peiné de ce rôle de tourmenteur qu'il jouait depuis si longtemps. J'aurais pensé, observa-t-il douce ment, que vous vous seriez aperçu, sans mon aide, que les soupçons de la police contre votre femme sont plutôt augmentés que diminués, par ce fait que c'est la sosie de Geneviève Gregorex qui a survécu et vous a épousé, au lieu de Geneviève elle même. —Je n'avais pas envisagé la chose à ce point de vue. J'étais si certain que ceci était son grand secret que je ne lui ai ja mais demandé si elle en avait un autre. J'espère que nous n'y serons pas obli gés. Mais quand nous pensons aux circon stances et réfléchissons à la tentation à la quelle elle a dû être en proie, nous n'osons pas nous abstenir d'une investigation lé gale, car si Miss Gregorex a eu la résolu tion, ainsi que nous le savons, de repren dre son identité, un instant avant le ma riage, comme fille de M. Gregorex, elle au rait eu certainement la forée de mef' cette résolution à exécution, si elle n'avait pas été arrêtée d'une manière quelconque par Mildred. Elle n'en a rien fait, cependant. Alors que devons-nous penser ? Qu'elle s'est suicidée pour laisser le champ libre à sa sœur, ou que cette sœur a trouvé quelque moyen d'amener la mort qui la laissait dans l'enviable position qu'elle rêvait. Cameron fit la seule réponse possible. Le poison était à Geneviève. Il se trouvait dans un tiroir de son bureau. Est-il croyable que Mildred l'ait su, ou, le sachant, ait été capable de le faire prendre à Geneviève sans que celle-ci sût ce qu'on lui donnait à boire? Oui, c'est là le point faible de notre raisonnement. Par contre, nous vous pré-...