Extrait du journal

vente ; en arrière son escorte, au fond et en dessous. une -vaste cage en fer où l'on voit enfermés les chré tiens destinés aux bêtes. Toute la partie supérieure de la composition en pleine lumière est très bien entendue, et la figure de l'empereur en particulier a beaucoup d'intérêt par l'attitude et par l'exécution vive et brillante. Le bas du tableau, tenu presque entièrement dans la demi-teinte, me plaît beaucoup moins. Tout y est bien étudié et très correct. Cependant l'aspect est confus, terne, un peu lourd, et il faut y regarder à-deux fois pour y voir clair. En somme, c'est là un ouvrage plein de mérite, très digne du talent et du savoir de M. Motte, mais qui me paraît plus étrange qu'agréable.M. James Bertrand a de l'imagination, du goût, un sentiment poétique très dis tingué. Ses premiers ouvrages manquaient de fermeté, de précision ; mais depuis deux ou trois ans il a fait de grands efforts pour donner plus d'accent à son dessin et plus de corps à son exécution. Gptte année il expose deux tableaux : une Margiierite à Véglise qui ne manque cer tes pas de mérite, et une Charmeuse soi seaux sur laquelle j'appelle particulière ment l'attention. Elle est assise au bord de la mer, un pied touchant le sol, l'au tre croisé sous le jarret, entièrement nue, sauf un bout de la draperie bleue sur la quelle elle est assise qui recouvre le genou. Vue de profil un peu de trois quarts par le dos, elle a la tête levée et joue de la dou ble flûte. L'attitude de la figure rappelle d'un peu trop près l'admirable Charmeuse de Gleyre, mais le type appartient bien à M. Bertrand, et d'ailleurs, il faut conve nir que lorsqu'un motif a donné lieu à une création très originale et très puis sante il est bien difficile aux artistes qui traitent le même sujet d'échapper à toute réminiscence. Le dessin n'est pas d'une correction parfaite, et sou 3 ce rapport les bras laissent àdésirer.Mais les formes sont élégantes, et le dos, les reins, les cuisses...