Extrait du journal
PARIS, 8 OCTOBRE. Nos présages s'accomplissent ; ou plutôt ils sont accomplis déj.n La révolution de 1 850 restera pure de vengeances, de justices meme. Elle n'aura versé d'autre sang que le sien propre , que celui qui a coulé à flots au pied des barricades, du sein de ses défenseurs et de ses martyrs. , -c . i La double séance de ce jour termine et couronne magnifiquement la première moitié de la session immense qui a commencé par renverser un trône de mille ans, qui finit par abattre et mettre a néant es éehafauds. Les héros de la révolution sont ceux qui sont venus de mander qu'elle restât digne d'elle. Celte fois encore, les blesses ont eu l'honneur de l'initiative. Ils venaient réclamer une couronne a aiouter à leur couronne. La reconnaissance et l'admiration nationales la leur défèrent. C'est l'âme émue, les yeux humides de leur simple et noble langage que l'assemblée est entrée dans la discussion qui aplanit devant la France la dernière difficulté dont (ut chargé notre avenir. M. de Tracy a exposé, avec l'accent d'une conscience qui a des prin cines indépendans de la fortune, sa doctrine philosophique sur la peine ' de mort 11 a rappelé avec un orgueil que nous ne lui reprocherons ms car c'est celui de la probité politique , que la meme proposition avait été portée par lui ù la même tribune', il y a peu de mois, il y a un siècle. . depuis lors en effet le torrent des révolutions a passe sur la France. Alors des clameurs furibondes couvrirent sa voix. Auiourd'liui, cette voix vertueuse a un écho dans tous les cœurs. Au ourd'hui, ces bancs où éclataient les murmures, sost silencieux ou déserts; la cause de l'humanité n'y rencontrerait plus de contradicteurs. On ne croyait pas à la raison et a la justice : on croit à la fortune. on plie la tête sous ses arrêts , 011 accepte , " on salue ses démonstrations. Cette hache sanglante qu.on invoquait comme le véritable sceptre qui maîtrise les sociétés et soutient es Rois cette hache terrible a changé de mains ,et les mains auxquelles elle a passé la rejettent, la brisent, en montrent les tronçons, pour unique vengeance, â ceux qui célébraient ses miracles. Disons-le, nous oui avons été plus d'une fois divisés d opinion avec 1 une des grandes fractions de l'assemblée: la gauche presqu'entiere a ete admirable, admirable de fidélité, dans sa prospérité glorieuse, aux maximes pour lesquelles elle combattait aux jours de ses adversités. Les vœux patbe-...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - anvers
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