PRÉCÉDENT

Journal des débats politiques et littéraires, 10 mai 1880

SUIVANT

URL invalide

Journal des débats politiques et littéraires
10 mai 1880


Extrait du journal

Tous les jours les organes et les parti sans des congrégations non reconnues nous disent qu'elles ne se feront pas re connaître, qu'elles continuent de con struire comme si de rien n'était, qu'elles sont décidées à braver les lois, à s'y sous traire, à les tourner, et à se moquer des affiches blanches du garde des sceaux. La semaine dernière nous disions qu'on ver rait dans deux mois ; aujourd'hui nous di sons qu'on verra dans six semaines. Mais pourquoi donc les congrégations, si elles sont si sûres de leur fait, soulèvent-elles déjà des discussions passionnées dans les pays limitrophes où elles songent à se transporter pour y établir un nouveau Coblentz plus hostile à la Révolution fran çaise que ne le fut jamais l'ancien? Il s'agit de la discussion provoquée dans la Chambre des Représentans de Belgique sur la loi applicable aux étrangers, et dont le gouvernement demandait la pro longation. Les partisans des jésuites se précipitent sur cette loi pour faire de ma gnifiques déclarations libérales, comme ils en font toujours quand la liberté peut leur être utile et comme ils n'en font plus quand elle les gêne. Au fond, les conser vateurs catholiques étaient fort embarras sés de leur attitude dans la Chambre. Ils trouvaient la loi excellente tant qu'elle était appliquée à des ennemis de leur cause, soit autrefois à des républicains,_ soit depuis à des membres des Sociétés inter nationales. Mais aujourd'hui qu'elle peut être appliquée à l'lnternationale la plus disciplinée, la mieux organisée, la plus forte et la plus dangereuse qui existe dans le monde moderne, à celle dont ils sont les sectaires et les esclaves, ils J crient à la persécution, à l'ostracisme, et ils déploient l'oriflamme de la liberté. Il y a si longtemps que nous connaissons cette politique, et nous l'avons vue res susciter tant de fois pour les besoins du moment qu'elle ne noùs fait plus aucun effet ; personne ne croit plus à la sincérité de ces grandes professions de foi libé rale, et ceux qui y croient le moins sont ceux qui les font. Le ministre de la justice, M. Bara, a très nettement déclaré que le gouverne ment, tout en respectant le droit d'asile, ne permettrait point à des Ordres religieux interdits dans un pays voisin de venir se reconstituer en Belgique et s'y établir en état de conspiration permanente contre les institutions et les lois en vertu des quelles ils avaient été dispersés. Et à ceux qui prétendaient sans rire que les jésui tes ne venaient en Belgique que pour se livrer àla prière et à la contemplation, M. Bara a répondu : « Vous croyez qu'on » ne trouble pas la sécurité publique » quand on ne le fait pas à l'inté » rieur; c'est là une grande erreur. » On la trouble quand on risque de met » tre le pays en guerre avec l'étranger.... » Il est facile de faire de la popularité en » parlant de liberté et de dignité patrioti » que. Mais l'étranger que vous voulez...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • loustalot
  • briolé
  • gailly
  • sarah bernhardt
  • lous
  • bara
  • léon robert
  • g. london
  • croizette
  • alfred sirven
  • belgique
  • maroc
  • france
  • allemagne
  • lucile
  • l'elbe
  • elbe
  • madrid
  • rome
  • christian
  • commodore
  • sénat
  • la république
  • union postale
  • g. p.
  • ambassade de france
  • sociétés