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Journal des débats politiques et littéraires, 14 mars 1932

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Journal des débats politiques et littéraires
14 mars 1932


Extrait du journal

les dépenses ont augmenté par l'accroisse ment du nombre des élèves. Ils ont doublé .en deux ans pour-la sixième, il a fallu créer des divisions. Il en faudra bien d'au tres, iil faudra même des établissements nouveaux, et d'un nombre qu'on est inca pable de fixer, si l'on ne veut, en même temps, qu'on ouvre à tous les portes de l'enseignement secondaire, en rendre im possible le fonctionnement par l'encom brement insensé des classes. C'est ici un magnifique exemple de ces crédits d'amorce c[ui tuent le.s budgets futurs. La première année, quand il n'était encore question que des collèges où la coexistence de l'enseignement primaire supérieur gra tuit et de l'enseignement secondaire payant était une anomalie, on ne parlait que de trois millions de dépenses à pré voir. Où en est-on aujourd'hui? Où en sera-t-on dans quatre ans ? M. Herriot, qui est si fier de voir que nous avons 20.469 élèves de sixième dans les lycées de garçons à la rentrée d'octobre 1931, contre 10.848 deux ans auparavant, se garde de nous dire où nous allons financièrement par cet afflux d'éléments sans choix ni raison? Car il en est de même pour les lycées de jeunes filles et pour les collèges des deux sexes. De tout cela, on n'ose pas parler, et on ose parler de compressions de dépenses ! Si encore il s'agissait de dépenses « pro ductives », comme on dit si facilement pour faire passer les crédits nouveaux ! Mais qtiand nous aurons le double de ba cheliers, de licenciés en droit, de docteurs en médecine, d'hommes de lettres en quête du pain quotidien, que de viendront- ils ? Ce n'est pas au hasard que nous évaluons au double le futur effectif des amateurs de carrières libérales. C'est un minimum, puisqu'il suppose que le doublement des élèves de sixième, déjà accompli, sera le dernier mot. Il y a bien des chance? pour que ce ne soit qu'un commencement. Nous élevons aux frais de la nation une armée de déclassés, qui réclameront à la nation dés places et des traitements. On se raille de nous quand on parle de diminuer le nombre des fonctionnaires. Il faudra au contraire les multiplier indéfiniment pour donner pâture à tous ces déracinés, arra chés à la terre, à l'atelier, au commerce, à toutes les professions qui portent le faix dés impôts. "C'est" après avoir, écrémé im pitoyablement toutes les classes de tra vailleurs qu'on leur demandera de faire vivre un parasitisme budgétaire pour le moins doublé. Tout cela est d'une pure et indiscutable folie. Nul n'en disconvient, mais la phraséologie parlementaire passe avant tout. M. Herriot a été fort applaudi. A. ALBERT-PETIT....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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