Extrait du journal
Saint-Cloud. 14 juillet. Aujourd'hui , à dix heures et demie , le R.oi a reçu en audience particulière M. le comte Pozzo di Borgo, ambassadeur de Russie, qui a eu l'honneur de présenter à S. M. M. le comte de Mattischewitz , envoyé extraordinaire de Russie près le cabinet de Londres, arrivé avant-hier à Paris. Les Dames des Halles de Paris et de Versailles ont eu l'hon neur de présenter des bouquets à S. A. R. M. le duc de Bordeaux , à l'occasion de la fête de S. A. R. PARIS , 14 juillet. Ainsi que nous l'avions annoncé hier, la Cour d'assises de la Meuse a rendu son arrêt samedi dans le grand procès relatif à l'assassinat M. Psaume. Cabouat et Simon , gendre de la victime , ont été con damnés à la peine de mort, le premier, comme auteur, le second , comme complice de l'assassinat. Çuaud on leur a lu l'arrêt fatal , Simon s'est jeté dans les bras de son défenseur ; Cabouat a versé des larmes abondantes. On li3aitce matin dans un journal : « M. d'Haussez, préfet de la Gironde , est parti hier , à la fin de la séance, pour Bordeaux , où quelques symptômes d'agitation, se sont, dit-on, manifestes.» Ni les journaux de Bordeaux, arrivés aujourd'hui à Paris, ni le journal ministériel du soir, ne fout aucune mention de troubles qui auraient éclaté dans cette ville. Les journaux allemands contiennent une lettre assez curieuse écrite par le grand-visir à son fils le lendemain de la première ba taillé du 17 mai, que les Turcs prétendent s'être terminée à leur avantage : « Montrés cher fils Vely-Bey, » Depuis mon arrivée au camp de Schumla, il y a quarante jours environ, j'ai été constamment occupé de l'organisation de l'armée, et du soin de pourvoir à sa subsistance. Il y a cinq a six jours que je prépare tout pour aller inspecter par moi-même le pays avoisinant Varna , les côtes, et là , choisir mon terrain pour répartir les troupes à-mon retour selon le plan qui me paraîtra le plus propre à com battre l'ennemi. A cet effet, j'allai reconnaître ces positions à la tête de quinze mille hommes environ. Je tombai accidentellement au milieu d'un corps de troupes russes assez considérable; et, comme mes gens n'étaient pas en nombre égal, je n'étais nullement préparé au combat. Mais je vis bien qu'en dépit de cette considération, force était d'agir. » Je puis dire que ce fut avec enthousiasme que je me précipitai sur l'ennemi, qui bientôt éprouva ce que peut l'impétuosité qui m'anime toujours en pareil cas , au point qu'il ne reste pas l'ombre de ce corps russe. Nous avons recueilli pour trophées de cette victoire douze ca nons et douze chariots de munitions; nous avons fait aussi grand nombre de prisonniers , dont plusieurs officiers; tout le reste a été mis en pièces , ainsi que leur général, le gouverneur de Varna. Mes troupes ont fait un butin immense en fait d'armes et de munitions de guerre. » Je t'assure, mon Vely-Bey, que ni moi , ni personne de ma suite n'avons jamais vu bain de sang: pareil. La lutte était d'autant plus, terrible , qu'on se battait en plaine, homme à'homme, ce qui n'est guère le fait de nos soldats. Puisse le Dieu tout puissant, qui a prêté force dans cette occasion aux armes des fidèles musulmans, continuer à les favoriser; et soustraire la Sublime-Porte à la rage des ennemis de notre foi. Je mets toute ma confiance dans la divine Providence , et aussi dans la bonne fortune et l'étoile de mon souverain. Rejouis-toi eij fidèle serviteur de la Porte sttomàne et de ton père , du succès éclatant qui vient de couronner le début de ma campagne, et prie Dieu que l'ennemi y trouve la leçon qu'il méritait. » Par décision en date du 10 de ce mors, le Roi vient
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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