Extrait du journal
Convocations a éviter. —Le groupe socialiste vient, dans un manifeste aux « citoyens des cités et des campagnes », de rappeler le Parlement à son de voir qui, « en ces jours de crise, est de se réunir sans délai ». Dès la première heure de la grève, M. Jaurès avait réclamé la convocation immédiate de la Cham bre. Il avait sans doute espéré que celte urgence, à ses yeux si évidente, serait sentie par beaucoup. Ne trouvant d'écho, que dans les bureaux de Y Humanité et chez ses amis les collectivistes parlementaires, il en vient, ce matin, aux reproches à l'adresse des dé putés « absents de fait, absents de cœur ». M. Jaurès calomnie ses collègues. Absents de cœur, ils ne le sont certainement pas. Mais nous avouons ne point souhaiter leur présence réelle, celle, du moins, des parlementaires qui apportent aux affaires pu fcjiqufta.en général et» en particulier, à la solution de la crise présente, la même qualité de zèle que M. Jàurès. Nous savons-trop comment se manifeste rait tout dé suite cette ardeur et quelle issue ils ou vriraient au conflit. Capitulation du pouvoir, abdica tion de l'autorité, c'est ce qu'ils prétendraient exiger dès l'abord par des interpellations qui seraient des sommations. Le directeur de VEumanilê l'indique suffisamment par ses écrits, sans parler de ses actes, qui le solidarisent avec les fauteurs du mouvement révolutionnaire. A défaut du Parlement, qui fait la sourde oreille et trouve bon d'aller jus qu'au bout de ses vacances, M, Jaurès voudrait voir siéger tout au moins le groupe parlementaire des chemins de fer. Vice-président, il a reçu, en l'absence du président M. Berteaux, des lettres qui demandent cette réunion. 11 va, dit-il, consulter ses collègues et aviser. Nous souhaitons repos et villégiature pro longée au groupe des chemins de fer comme à la Chambre elle-même, tes vœux qu'il formulerait, ses « indications fortes », c'est-à-dire ses conseils plus ou moins impératifs, ne pourraient que gêner le gouvernement. A cette heure, de par les événements, la parole est à l'exécutif la parole et surtout l'ac tion. Que cette action puisse être vigoureuse et prompte, et, pour cela que, la légalité sauve, bien entendu, elle soit franohe d'entraves et d'impedi menta. Le délai n'est pas long après lequel il rendra...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - jaurès
- dragoumis
- hervé
- swan
- kneller
- lely
- perrot
- etranger
- monthieu
- lagrange
- france
- paris
- vienne
- granville
- thouars
- brest
- royan
- chartres
- mary
- angers
- c. g. t.
- assemblée nationale
- parlement
- bourse du travail
- journal officiel
- compagnie du midi
- compagnie des chemins de fer du midi
- fédération des transports
- confédération générale du travail