Extrait du journal
pour un jeune officier qui, mourut presqui dans le même temps ; un second succéda qui la quitta enceinte. Vint le tour d'ur comédien, qui ne fut pas plus constant Mlle Sorel cite une lettre d'Adrienne, ex quise assurément, mais non pas éperdue on reconnaît une femme qui raisonne, quoique avec le sentiment le plus fin, ei qui, un jour, mènera une cour d'adorateur et d'amis avec la plus ferme douceur, Après avoir exposé à son amant Clavel la condition difficile où elle est : « Si je vous ai, dit-elle, j'aurai le déplaisir de ne pas vous rendre aussi heureux que je voudrais ; mon bonheur me fera peut être oublier cette peine. Si je vous perds, je tâcherai au moins que ce ne soit pas tout à fait et je me conserverai toujours quelque part dans votre estime. Si vous êtes heureux, j'aurai le plaisir de le savoir et de ne l'avoir pas empêché, ou, si vous ne l'êtes pas, ce ne sera pas moi du moins qui en serai la cause et je tâcherai de me consoler de quelque manière que ce soit. » ... Le consolateur fut M. de Klinglin, fils du préteur royal de Strasbourg. Il avait promis le mariage. Elle eut de lui un en fant; sur quoi il la quitta. « écrit-elle alors, n'est pas autre chose qu'une folie que je déteste et à laquelle je tâcherai de ne me livrer de ma vie. » Elle entre à la Comédie en 1717, et on la I voit, en effet, sans passions, mais non pas sans aventures, devenir la femme la plus brillante de Paris. Mlle Sorel a fait une charmante apologie du luxe des .comé diennes. Il est un accessoire nécessaire de leur fonction sociale, qui est d'enchanter les esprits ; et, comme elles rendent les hommes meilleurs en les émerveillant, il faut autour d'elles ce brillant mirage. Mais quoi ! la gloire, le luxe, l'amitié, le plaisir, ne sont qu'autant de hérauts et de pages qui ouvrent le chemin à la passion sincère. A trente ans, Adrienne rencontre Maurice de Saxe, qui en a vingt quatre. Leur aventure, qui coûta la vie à celle qui aimait, est bien connue. Mlle Sorel l'a racontée avec beaucoup d'éclat, d'émotion et de finesse à la fois, achevant ainsi l'hommage que, par ce petit livre, j la Comédie rend à la Tragédie. Mais cçt hommage même ne va pas sans une légère réticence, et bien naturelle. Il n'a manqué qu'une chose à Adrienne Lecouvreur, dit Mlle Sorel. C'est d'avoir été Célimène. HENRY BIDOU....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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