PRÉCÉDENT

Journal des débats politiques et littéraires, 16 mai 1865

SUIVANT

URL invalide

Journal des débats politiques et littéraires
16 mai 1865


Extrait du journal

I veuir que cette session laissera. Nous ne ' sommes pas de ceux que la discussion de l'Adresse a parfaitement satisfaits. Nous reconnaissons bien que , par le défaut du droit d'interpellation et d'initiative chez lés députés, la discussion de l'Adresse est de venue, avec la discussion du budget, la seule occasion qui soit offerte au Corps-Législatif de dire un mot sur certaines questions; mais il eût/peut-être été plus habile de ne paç céder à cette tentation, et de resserrer le débat et de concentrer sur deux ou points essentiels l'attention publique, qui se lasse aisément. Elle s'est lassée en effet, mais on se trompe si on pense que notre nation n'estime plus que les affaires et n'aime plus la politique ; elle a toujours ses mêmes goûts, seulement elle veut que l'on fasse la politique comme les affaires se font, comme la vraie guerre se fait, non en l'air, mais sur le terrain et avec des armes qui portent ; elle veut une éloquence pratique qui serre les questions au plus près et ne parle que pour agir. Le CorpsLégislatif a dans son sein d'admirables modèles. Il faut absolument empêcher que nous ne devenions étrangers dans notre pays ; aussi nous attachons une extrême impor tance à ce que les sessions des corps poli tiques ne passent pas inaperçues. Dans un pays comme l'Angleterre, où l'opinion est en permanence, par les journaux, par les meetings,. où la vie publique est par tout, on sent moins la nécessité que cette opinion, que cette vie publique se manifestent à un moment et à un lieu précis ; mais nous sommes en France, dans un pays rangé, dans le pays de Boileau et des unités classiques, qui interdisent à l'action de sortir d'une scène de quel ques pieds carrés et de violer la règle des vingt-quatre heures; ne sommes-nous pas excusables de désirer que ces vingt-quatre heures soient bien remplies, puisqu'il n'y a plus rien après? Nous tenons donc aux discussions poli tiques qui reviennent chaque année, parce que c'est la seule excitation que reçoive . l'esprit public. Qu'on ait la bonté de nous comprendre : cela ne signifie pas que cet état de choses nous plaise. Une excitation passsagère dans une langueur générale n'est pas un bon régime ; il n'est préférable qu'à un autre régime où la langueur serait per pétuelle et où manquerait cette excitation unique! Cé-qui vaut mieux que tout, c'est l'activité régulière, c'est la santé ; nous ne sommes pas disposés à la refuser si on nous l'offre. ' ' EBNEST BËRSOT....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • magnin
  • liszt
  • de royer
  • daves
  • g. vacca
  • général
  • cruz
  • binel
  • de talleyrand
  • ver
  • paris
  • alger
  • turin
  • france
  • italie
  • rome
  • mexico
  • marseille
  • mexique
  • autriche
  • sénat
  • conseil d'etat
  • cologne
  • g. p.
  • union
  • académie des sciences
  • ferrari
  • lavoisier
  • faits divers
  • parlement