Extrait du journal

Le gouvernement français doit se décider à parler avec un peu plus de netteté et de fermeté. Il n'aura plus, à dater d'aujourd'hui, l'excuse, ,qui n'en est pas une, d'être obligé de ménager les électeurs et les élections. Le scrutin sénatorial sera terminé ce soir. Espérons qu'à l'heure même où il sera clos, les gouvernants auront le courage de renseigner exactement les Français sur la situation internationale et de ramener les esprits vers les,seuls projets de défense nationale qui sont la condition du salut. Avec leur plan, dit constructif par optimisme, M. Herriot et M. PaulBoncour courent le risque d'une aventuré qui est dangereuse en soi et qui est condamnée par les faits. II est absurde de s'obstiner à organiser la paix et à réduire les armements aussi longtemps qu'il existe au milieu de l'Europe une grande puissance, qui ne veut~ en~e qui la concerne, ni de cette organisation, ni de cette réduction. C'est faire un métier de dupe, et c'est préparer avec une incroyable inconscience les pires épreuves. Nous trouvons, à ce sujet, dans une revue qui est très internationale et ~ès genevoise, et qui n'a cessé de faire l'apologie de M. Briand, « l'Europe nouvelle des aveux fort intéressants. Il est inadmissible, dit notre confrère,~ d'accepter les revendications allemandes avec toutes les conséquences qu'elles comportent, et de les accepter en fait après les avoir contestées en droit ». Et il ajoute « On a l'impression que l'adhésion du Reich aux nécessités de l'Europe coûte chaque année et chaque mois plus cher. C'est bien cela. L'Allemagne se sert pour armer de tous les désirs qu'a l'Europe, de réduire les armements....