Extrait du journal

qui existaient n'existent plus, et que c'est bien le moins que l'administration ait un inspecteur qui lui rende compte de ce qui se passe dans les théâtres. Notez encore que M. Flocon a pris la peine de monter à la tribune pour appuyer le ministre de l'intérieur, et avec tout cela l'inspecteur n'a réussi qu'àune majorité de 12 voix ! Y aurait-il des gèns qui regretteraient là'censure ou qui préféreraient, pour le théâtre comme pour la presse, la suppression facultative aux moindres moyens répressifs? La Chambre était-elle préoccupée de quelque question personnelle? A-t-on voté moins contre l'inspection que contre l'inspecteur présumé? Nous nous y perdons. Quoi qu'il en soit, l'article a passé et.le décret avec l'article. La Chambre a voté ensuite 200,000 fr. de se cours aux artistes et 100,000 fr. aux hommes de lettres. La séance a été terminée par la discussion du décret relatif au monument à élever à l'arche vêque de Paris. Ce monument sera une statue en marbre. Mais, où sera placée cette statue?Le bon sens, le sentiment des convenances le plus simple disaient : Dans le lieu même où l'arche vêque à puisé les motifs de son dévouement, auprès de l'autel où il offrait à Dieu ses prières pour le peuple avant d'offrir sa vie sur les barricades, dans la cathédrale de Paris, l'église Notre-Dame ! D'au tres avaient dit : A la place même où l'archevêque a clé frappé. Mais on a pensé avec raison que ce se rait perpétuer le triste souvenir de la guerre civile, et que cette statue s'élèverait là comme un reproche éternel du crime. Par quelle étrange aberration d'esprit la commission avait-elle eu l'idée de choisir le Panthéon? Ne le demandons pas, nous le savons grâce au rapporteur qui nous a expliqué lui-même que c'était pour ûter au monument toute apparence et toute signification catholique. La commission avait craint de blesser la conscience des protestons, par exemple , en obligeant d'aller voir dans Notre-Dame la statue de l'archevêque. M. Coquerel a noblement apaisé sur ce point les scrupules d'une tolérance excessive ; en son nom et au nom de ses coreligionnaires, il a dé claré que sa foi ne serait point blessée de faire le pèlerinage de la cathédrale pour aller s'in spirer au pied de la statue du martyr. De son côté, le chapitre métropolitain, dans une lettre parfaite de bon goût et de convenance, suppliait la Chambre de ne pas enlever à l'église de Paris ce qui lui restera de son pasteur, un sou venir et un exemple immortalisé par l'art. La Chambre n'a pas eu de [peine à déférer à ce vœu. La statue sera érigée dans Notre-Dame, et on y placera pour inscription ces deux phrases si simples et si touchantes : Puisse mon sang être le dernier versé ! Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis ! Cela vaudra bien : Aux grands hommes la patrie reconnaissante. L'archevêque dé Paris n'a pas été un grand homme ; il a été un martyr et il est un saint! • Nous n'insisterons pas sur une déplorable dis cussion relative au prix du monument. Soyez tran quilles : il ne vous coûtera jamais trop cher si sa vue inspire les successeurs de l'archevêque de Paris. La Chambre a d'ailleurs voté ce décret qui l'ho nore à une immense majorité, nous regrettons de ne pouvoir pas dire à l'unanimité....