Extrait du journal

dation ! Nous sommes allés jusque-là, di sent-ils ; nous irons plus loin, et plus loin encore, et vous verrez qu'on nous laissera aller. Qui nous arrêterait? La loi? Nous sommes au-dessus de la loi. Il n'y a pas de nation dont la conscience résiste indéfini ment à ce genre de démoralisation, et qui ne se demande enfin âvec anxiété si elle a, oui ou non, un gouvernement. Un gou vernement n'est pas une chose immaté rielle, une conception/le l'esprit ; il faut le voir, •le sentir, et, pour notre compte, 'nous voudrions qu'il agît sans cesse sur tous les points de la sphère qui lui est propre. Nous voudrions surtout que les ' Chambres fussent remplies de son esprit, qu'il les inspirât et les dirigeât plus qu'il ne le fait peut-être en temps ordinaire. On retrouve bien le gouvernement dans les grands jours, aux momens déci sifs : nous avons retrouvé hier M. Jules Simon. Ce n'est pas assez : une pré sence encore plus réelle et plus constante serait désirable. Cette majorité pleine de bonne volonté, et qui hier s'est réunie à ia voix de M. le président du conseil, manque parfois du signe de ralliement dont toutes les majorités ont besoin. Mais ce n'est pas le moment de faire ces critiques le jour même où le gouverne ment a pris une attitude si ferme. Il a vu une fois de plus que la majorité était à lui, bien à lui : qu'il ne craigne donc pas de se compromettre, qu'il use de ses avantages au profit de la république, qu'il aille en avant, la majorité le suivra....