PRÉCÉDENT

Journal des débats politiques et littéraires, 18 septembre 1843

SUIVANT

URL invalide

Journal des débats politiques et littéraires
18 septembre 1843


Extrait du journal

Le vin, la joie, la bonne chère et le reste n'avaient pas de •plus illustre représentant que ce Clozel. Il était vraiment l'écervelé qu'il représentait dans la comédie. Ce n'est pas celui-là qui eût porté niaisement son argent à la caisse d'épargne, il aurait eu trop grand peur de voier cet argent à Philibert, le mauvais sujet. Donc Picard et Clozel firent valoir de leur mieux cette comédie de M. Vial. Puis cette comédie fit place à d'autres chefs-d'œuvre de la même force. Picard, qui n'aimait guère à jouer, même dans ses propres comédies, ne fut pas fâché sans doute de planter là le Premier Venu de M. Yial. Quant à maître Clozel, il avait bien d'autres fiacres à numéroter, comme dit le trombone des Variétés: si bien que depuis l'an IX on n'avait plus entendu parler delà comédie de M. Vial, lorsque, l'autre jour, au Gymnase, on nous annonce l'Amour et le Hasard. Nous étions à cent lieues de nous douter que ce fut là les Six Lieues de Chemin, de M. Vial; et nous écoutions bêtement toute cette petite histoire de hussards (des hussards, sans compter Mhe Nathalie, très jolie en pet-en-l'air), quand notre joie a été troublée par MM. les amateurs de l'an IX. C'est un crime! c'est un sacrilège ! c'est un meurtre! d'avoir touché à l'oeu vre de M. Vial ! En même temps ils criaient : Au voleur ! au voleur! rendez-nous nos six lieues de chemin! Ce qu'on y avait retouché, je n'en sais rien ; mais il me semble que la pièce n'a pas dû être trop gâtée, et que ce n'était guère la peine de crier. Que diable! on ne s'est pas amusé de gaîté de cœur à couper les bons mots, à effacer l'esprit, a gâter le dialogue, à rater les couplets. Avant commeaprès l'arrangement nouveau, la pièce devait être ce que vous l'a vez vue, une œuvre sans prétention, très gaie, et qu'il ne faut pas discuter. Toujours est-il que l'indignation publique nous a empêché de nous amuser, comme nous l'eussions frit si on nous l'eût permis, du jeune Gustave et du jeune Léon, qui courent après M"0 Emilie, car le premier arrivé l'épousera: c'est la volonté de M. Ducluzel. En fait de bons mariages, M. Ducluzel ne croit qu'au hasard. Ainsi a été vengée la mémoire de M. Vial. Il y a des mémoires bien malheureuses ; je parle des braves gens qui se souviennent à point nommé d'un vaudeville de l'an IX. Ce que voyant, le Gymnase a appelé à son aide un petit vaudeville tout battant neuf, de M. Fournier. Celui-là est toujours tout prêt, pourvu que personne ne demande à passer avant lui. Depuis tantôt deux années qu'il fait le métier d'un improvisateur, il n'a jamais été plus heureux que lorsqu'il a pu prendre son temps et choisir son heure; abandonné à lui-même, après avoir eu l'habitude de la collaboration, on voit qu'il n'ose pas encore oser tout seul ; il cherche, il tâtonne, il ne se livre guère; mais tôt ou tard vous verrez de tous ces heureux efforts sortir quelque bon ouvrage.—Un Jour d'orage est tout simplement un pro verbe, une comédie à deux personnages. Une jeune et belle personne, JUHe Hortensc de Montgeron, une fille no ble , a eu le malheur d'épouser un négociant, un marchand...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • lemonnier
  • vial
  • clozel
  • o'connell
  • volnys
  • fournier
  • thespis
  • o'neill
  • robert peel
  • arago
  • angleterre
  • irlande
  • france
  • paris
  • europe
  • dublin
  • bruxelles
  • alfred
  • belgique
  • montgeron
  • parlement
  • union