Extrait du journal
Les discussions de procédure, dira-t-on peut-être, pourront être l'occasion de dé bats utiles sur le fond et permettront aux trois gouvernements de se mettre d'accord sur l'attitude..qu'ils adopteront quand, plus tard, ils se trouveront en face d'autres interlocuteurs. Les précautions prises par le Cabinet de Londres pour empêcher cette extension dès délibérations semblent mon trer que cette espérance est illusoire. Dans un long ' télégramme dont il a certaine ment puisé les éléments au Foreign Office, le correspondant de l'agence Havas donne à c.e sujet une indication très précise : .« Quoi qu'il en soit, dit-il, les -pourparlers de Londres garderont un caractère pré paratoire, et ;1 semble qu'on soit ici sou cieux d'éviter à ces conversations toute conclusion qui pourrait avoir l'allure d'un accord préalable, en présence duquel se trouveraient l'Allemagne et l'ltalie. Pour des raisons semblables, on ne, souhaite pas aborder le sujet de la transformation des mesures d'assistance militaires temporaires en .mesures permanentes. En un mot, on ne veut en rien préjuger des négociations à venir avec Rome et Berlin. Aussi tient-on à çé que l'ordre du jour des pourparlers soit: limité et précisé par avance sans équi voque et à ce que ce champ soit mesuré. » Dans ces conditions, l'intérêt qu'au Quai d'Orsay on paraît. attacher à cette Conférence de Londres nous semble assez peu compréhensible. D'une façon générale, d'expérience a prouvé que le travail qui se fait dans ces brèves rencontres inter nationales n'est pas fructueux et qu'il est même souvent mauvais. Les participants pensent surtout à l'effet que le communi qué pourra produire sur l'opinion publi que de leur pays; au bout de quelques heures, ils sont pressés de reprendre le train ou le bateau. Cette fois-ci, alors qu'il sera interdit de chercher à s'entendre effectivement et efficacement, le résultat négatif de cet effort diplomatique semble pouvoir être prévu à l'avance. Bien plus, la vraie besogne, qui ne peut se faire que ■par des conversations confidentielles et prolongées, ne sera pas accomplie, parce que la réunion décidée sera un bon pré texte pour ne pas s'y livrer. ; Cependant, certains résultats positifs seront peut-être acquis, et ceux-là seront dans la circonstance fort dangereux. On décidera sans doute de convoquer, cette fois à Bruxelles, quelques semaines plus tard, la Conférence des cinq signataires du traité de Locarno. En outre, on envisa gera une réunion beaucoup plus vaste, des tinée, selon une expression employée à Londres, à travailler à « une solution, européenne des problèmes européens ». On semble donc s'engager dans une voie qui conduirait à une conférence qui, en somme, serait chargée de procéder à une révision d)u traité de Versailles. Il fau drait réfléchir sérieusement avant de met tre le doigt dans un engrenage où tout le corps finira par être entraîné. Le chemin où l'on nous pousse peut mener très loin et c'est celui sur lequel le chancelier Hitler s'est toujours proposé de nous attirer. Sous le prétexte de substituer de nouvelles garanties à celles que le pacte de Locarno était censé nous donner, c'est à une pro cédure de révision qu'on paraît se pré parer. Qu'un jour ou l'autre, une conférence européenne devienne nécessaire, c'est pos sible. Mais une telle conférence sera in-...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - hitler
- léon blum
- dantzig
- caillaux
- calvo sotelo
- d'ormesson
- spinasse
- bentham
- etranger
- durand
- londres
- france
- pologne
- rome
- bruxelles
- espagne
- madrid
- allemagne
- berlin
- montreux
- sénat
- foreign office
- quai d'orsay
- parlement
- revue musicale
- conférence de londres
- daily express
- conseil de cabinet
- parti socialiste
- la république