Extrait du journal

de se laisser entraîner trop leîn par son désir de conciliation. Sans doute elle aurait mieux fait de ne pas compliquer son texte à l'excès par des amendements qu'inspirait le seul désir de satisfaire dans la mesure du possible les par tisans du aciaitin majoritaire. Mais il est assez étrange de lui entendre adresser ce reproche par les gens mêmes qui l'ont poussée, qui l'ont entraînée à ces concessions et qui, aujour d'hui, l'accusent d'avoir trahi le principé de la représentation proportionnelle pure dont ils sont les ennemis acharnés ! Quand M. Pon sot faisait hier à la commission un grief d'a voir donné une prime à la majorité absolue, quand il ajoutait : «Proposez la proportionnelle Intégrale et nous l'admettrons avec une bien veillance marquée! » il dévoilait vraiment, de façon un peu trop naïve sa tactique et celle de ses amis. " Le président de la commission, M. Buisson, a fait bonne justice de çcs manœuvres.! Bans un discours excellent, très vigoureux, très loyal et d'une parfaite logique, il a -rappelé \que fa Chambre elle-même a engagé la commission dans la voie des transactions et des compromis en écartant, par une forte majorité, le mot de « représentation proportionnelle » pour y sub stituer celui de «représentation des minorités» C'était une indication.' La commission s'y est coûformôedeson mieux. Elle a abouti ainsià une transaction,' compliquée sans doute : mais, a dit M. Buisson,«toute transaction est compliquée : il n'y a qu'une chose qui né le, soit pas, c'est la vieille formule de. la brutalité électorale : c'est le système qui consiste à dire : Tout à moi, rien à vous! » fond, c'est bien là que les adver saires du projet voudraient en revenir mais ils ne veulent pas, ils ne peuvent pas le dire et ils savent que ce retour est im possible : les ponts sont coupés derrière eux. Le scrutin. d'arrondissement a été con damné presque à l'unanimité. Le scrutin de liste avec représentation des minorités a été adopté par une majorité très forte. Ce sont des votes acquis. La Chambre se rendrait ridicule et odieuse en essayant de les renier, et les adversaires de la réforme n'osent même pas la convier à une aussi flagrante palinodie. Ainsi s'explique leur attitude embarrassée. Ils ne formulent pas d'amendement. Ils ne pro posent pas de solution. Ils ne font rien, et nui sent à qui veut faire, comme dit une ôpigramme célèbre, La Chambre a prouvé hier qu'elle n'a pas besoin d'eux pour agir, et nous espérons bien qu'elle continuera; '...