Extrait du journal
fiance, en quoi, cette fois, il ne voyait et ne jugeait que trop bien. On a révoqué en doit te la sincérité des protestations pacifiques qu'il s'em pressa de faire parvenir à tous les Cabingts dès sa rentrée aux Tuileries : elle n'est pourtant pas contestable, car Napoléon avait plus besoin que quiconque de paix et de tranquillité pour refaire sa puissance militaire brisée et il était perdu si la coalition se reformait instantané ment contre lui, comme il arriva. Mis « au ban des nations » à la première nouvelle de son débarquement, et certain que les ar mées alliées-, sitôt concentrées, tomberaient toutes ensemble sur la France, il sentit que sa situation était non seulement fort compromise, mais encore absolument désespérée ; et la seule chance qu'il avait de se raffermir sur le trône s'évanouissait avec le décret de proscription implacable, immédiat, rendu contre, lui. Dès îors, il n'avait qu'à réintégrer sa prison de l'île d'Elbe ou à tomber avec honneur. Il n'y réussit même pas, car la préparation aussi bien que la conduite de la guerre se ressentirent de la désespérance qui s'empara de son âme : sur toutes ses résolutions, sur tous ses actes, on sent lourdement peser le terrible : « A quoi bon? » Et, ce manque total de confiance dans le succès, non pas final, mais même prochain et provisoire, qui paralyse le chef, l'armée ne l'éprouve guère moins : Hun et l'autre, lorqu'ils passent la frontière, semblent irrémédiable ment voués à la défaite. Seulement, tandis que les officiers et les soldats crient d'avance à la « trahison » le général comprend trop bien qu'il n'est trahi que par la force des choses. Cette étoile à laquelle il croyait si fermement et qui favait si longtemps guidé dans la voie triom phale, c'était la foi dans la destinée que devait lui faire son génie. La confiance évanouie, l'é toile s'éclipsa. Donc « confiance en soi et confiance, en leur troupe », c'est la première condition du succès ; c'est là seulement ce.qui rend les chefs d'armée....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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