Extrait du journal

des hommes d'expérience ayant passé par ces sortes d'émotions. La plupart ont avoué. Le mariage est pour le mâle un moment redoutable qui le rend extrêmement nerveux. D'abord, il a conscience, beaucoup plus que la-femme, de la responsabilité qu'il assume et des risques en courus. Cette nervosité fondamentale se révèle par une agitation qui se nourrit des causes les plus futiles; il s'inquiète à la pensée (nous sommes en Angleterre) que le garçon d'hon neur a peut-être oublié l'anneau de la ma riée, que la mariée sera en retard, ou-qu'il peut se glisser dans la cérémonie des vices de procédure. Il est péniblement affecté dans sa modestie, ou si l'on vdut dans son amour-propre de se sentir offert en spectacle au public. Il a dans la foule des amis, pour la plupart céliba taires, qui guettent ses ridicules ; il se cacherait volontiers à la façon de l'autruche. La jeune fille est beaucoup plus simple. Dissimulée sous le voile virginal, rassurée par le bras protecteur du père ou du frère qui la conduit à l'autel, elle déguise aisément son trouble ; elle se sent moins en vue, sachant que les demoiselles d'honneur partagent avec'elle.l'attention des hommes, tan dis que le fiancé s'imagine sottement que tous les regards des femmes l'examinent et le jugent. Le Révèrend-E. G. Hutchings a vu de ces époux timides se dérober avec tant de pudeur qu'il lui est arrivé une fois de se méprendre et de vouloir à toute force marier un des témoins....