Extrait du journal

Entre M. le ministre du ravitaillement' assisté de M. le ministre de l'agriculture, d'une part, et MM. les représentants de l'in dustrie et du commerce viticoles, d'autre part, une entrevue vient davoir lieu, De celte entrevue,il ne semble pas que MM. les ministres soient sortis triomphants; ces messieurs ont même tout l'air d'avoir opéré une retraite prudente; ils paraissent avoir cédé; et cette attitude gouvernementale n'est pas tellement rare qu'elle mérite une mention spéciale. Néanmoins quelques unes des circonstances dont elle a été ac compagnée peuvent provoquer quelques réflexions. Il s'agissait de réglementer le commerce des vins ou, plus exactement, il s'agissait de taxer les vins. On sait à quel point M. le ministre du ravitaillement a la main leste en matière de taxation et de réglementa lion, qu'il prodigue du reste un peu à tort Ct à travers, avec plus de bonne volonté que de bonheur, et par lesquelles il procure à ses administrés beaucoup d'ennuis par faitement inutiles. Mais, cette fois, il avait affaire à forte partie; et sa conversation avec les viticulteurs, ne fut pas, si l'on en croit les récits des journaux, dépourvue de tout intérêt. Pourquoi ne taxerais-je pas le vin, dé clarait M. le ministre, puisque j'ai taxé.les autres denrées, et. par exemple, les céréa les et le charbon . Mais, ripostaient ses contradicteurs,■ on ne peut se passer ni de charbon ni de pain, tandis que l'on peut très bien se pas ser dé* vin... Et cette affirmation que le vin est un objet de luxe, non point de première nécessité, constitue un aveu à retenir/Ce pendant, l'argument nous paraît, en l'oc casion, se retourner précisément contre la thèse qu'il prétend appuyer ; car l'effet de la taxation étant, toujours et partout, de...