Extrait du journal

Quoi qu'il en soit, les hommes qui s'étaient détachés du parti pourTecevoir le mot d'ordre de la gauche dynastique et combattre avec ses armes, ne se sont pas découragés. Ils ont persisté jusqu'au bout dans cette alliance mal heureuse; et, il y a quelques jours encore ,un de leurs publicistes donnait à l'Opposition de gauche , dans une brochure accueillie par elle avec une joie manifeste, un de ces gages de sympathie, de résignation et de dé vouement qui semblait devoir lui assurer sa reconnais sance et son appui. Comment le vent a-t-il changé ? Comment l'Oppo sition s'est-elle cru soudainement obligée de donner une leçon rigoureuse à des alliés si soumis, à des serviteurs si utiles ? Comment en est-elle venue à leur parler avec tant d'amertume de ses souvenirs M de ses défiances? Comment leur reproche-t-elle de s'être accommodés successivement des combinaisons les plus opposées, d'avoir encouru la défiance publique, de n'avoir qu'un zèle de fraîche date pour le maintien des institutions, de faire la guerre aux portefeuilles, etc., etc. T Comment ces récriminations , que nous copions textuel lement dans un journal de la gauche dynastique, ont elles remplacé tout à coup les éloges qui, hier encore, glorifiaient la défection de quelques-uns des écrivains du parti doctrinaire ? Comment, en un mot, tout ce chan gement s'est-il fait dans le langage et dans les relations des partis armés en guerre contre le gouvernement 1 Nous espérons que l'Opposition nous le dira. Mais nous sommes bien sûrs, en attendant, que si elle a récem ment accueilli les doctrinaires, c'est qu'elle avait inté rêt à les flatter ; que si elle les congédie maintenant, c'est que sou intérêt lui conseille la rigueur. Accueillis, les doctrinaires sont pour l'Opposition des alliés qu'elle exploite sans pudeur ; repoussés, ce sont des ennemis qu'elle accable sans pitié. Nous serions bien tentés de défendre à notre tour contre les reproches qu'on leur adresse , nous ne dirons pas le parti doctrinaire qui est loin d'être engagé tout entier dans les rancunes du petit nombre , mais ces hommes même qui, depuis six mois, se sont tant re mués pour le compromettre, et que l'Opposition récom pense aujourd'hui par des injures. Pour les réhabiliter, en effet, nous n'aurions qu'à répéter ce que nous avons...