Extrait du journal
Un fait saute aux yeux. Le retour au pou voir d'un, ministère Léon Blum a tout de suite amené une recrudescence des grèves monstres avec occupation des usines. Est-ce un hasard ? Quand un phénomène se repro duit invariablement dans certaines conditions, il faut bien admettre que ces conditions sont la cause de ce phénomène. On nous dira qu'il y a eu des grèves et des occupations d'usines entre les deux ministères Blum. C'est que les vagues continuent à s'agiter encore quelque temps quand la tempête s'éloigne, surtout si le navire continue à louvoyer dans les mêmes eaux, ce qui a été malheureuse ment le cas du ministère Chautemps. Mais on n'avait pas eu de grève aussi brutale et aussi dénuée de raisons professionnelles que celle des usines Citroën. Elle se fait, et ne s'en cache pas, en l'honneur de l'Espagne. La question des salaires est invoquée après coup, du bout des lèvres, tandis que c'est à haute voix qu'on crie sur les toits, et en gros caractères qu'on affiche sur les murs : « Des avions, des munitions, de l'aide pour l'Espagne rouge. » Au surplus, la grève d'un .quart d'heure qui a eu lieu mercredi d*ili les usines d'aviation deja région parisienne, n'à; pas invoqué le moindre prétexte profession nel Le communiqué officiel dit franchement qu'elle a été organisée « pour protester con tre la non-intervention en Espagne ». A l'heure où tout le monde reconnaît et pro clame que nous avons, en aviation, un retard terrible à rattraper, alors qu'on veut à tout prix nationaliser les usines pour en accroître le rendement, les ouvriers se croisent les bras si ce n'est pas pour l'Espagne, mais pour la France, qu'on leur demande de travailler. Et le gouvernement est réduit à solliciter de la C. G. T. qu'elle veuille bien intercéder et faire ce que lui-même s'avoue incapable d'essayer. Est-ce avec de pareils procédés, de pareilles méthodes, qu'on peut gouverner et défendre le pays, dans les conjonctures où nous som més ? Les ouvriers ont Timpressiôn qu'ils sont les maîtres, ce qui . est vrai: quand ils regardent notre gouvernement. Ge n'est pas à celui-ci qu'ils obéissent. Ils reçoivent des ordres de plus loin. C'est toujours là qu'il en faut revenir. Tant que nous n'aurons pas un gouvernement national, un gouvernement de salut public, peu importe le nom, un gouvernement, en un mot, chargé de l'in térêt français et décidé à le défendre sans la permission de ceux qui-s'en moquent, il n'y aura, rien dé. fait hî rien a 'espérer.. M. LêSn ■Blum, en eût-il le désir, est Incapable de cons tituer, un tel,gouvernement ou même de s'en, représenter les conditions nécessaires. Il n'a pas plus d'autorité dans le monde du travail que dans le monde politique. Les ouvriers le lui signifient aussi clairement que le Sénat. ;...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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