Extrait du journal

' sonintêrêt, et lui a fait oublier maintes objec tions pourtant faciles. Elle attend, et certes les ministres lui prodiguent les paroles, mais ce ne sont que des paroles. M. Briand doit parler prochainement, et ce ne sera là encore qu'un discours. Il pourra nous renseigner cependant d'une manière plus complète sur les intentions du gouvernement. Le président du Conseil doit y tracer le pro gramme du ministère et y dire comment il conçoit l'action du gouvernement. A la veille de la rentrée des Chambres, ce sera une décla ration politique, qui peut être, selon ce que M. Briand la fera, volontairement imprécise, ou au contraire claire et virile. Le moment vient où il faut parler net, et où il est impossible que les partis prolongent leurs illusions : il était utile sans doute de créer une atmosphère nouvelle, d'ouvrir les fenêtres plus grandes dans la de meure encore empestée du coinhisme; mais il est utile aussi à un gouvernement de ne pas vivre parmi trop d'incertitudes et de proclamer ce qu'il veut. Quelques actes en diront plus long au pays que tous les dis cours. M.'Briand vient d'en accomplir un qui mérite d'être signalé et d'être loué. Rompant avec un rite qu'avait inspiré l'intolérance ra dicale, il a assisté ce matin dans la cathédrale de Versailles aux obsèques des victimes du République. La mode voulait que les ministres qui se répandent si aisément dans les Congrès de bleus do Normandie ou de Ligue de I'ensei seignement de franchir le seuil des églises. M. Briand l'a franchi : il a pensé qu'à la faveur de la grande émotion jetée par tout par la catastrophe du dirigeable, il fallait rétablir une démarche de haute convenance. On ne peut que l'approuver. Mais rien ne définit mieux les difficultés de sa tâche, et la nécessité d'agir que le retentissement d'un'acte si simple, et les louanges accordées à une démarche qui n'aurait jamais dû cesser d'être naturelle et qu'il a fallu du courage pour accomplir....