Extrait du journal

M. le duc d'Orléans vient de succomber dans sa villa de Palerme, aux suites d'une pneumonie. On ne se défend pas d'un ,sen timent de mélancolie en considérant la destinée de ce fils de la Maison de France, que les vicissitudes de la politique ont fait naître en exil et contraint d'y mourir. Un instant, l'horizon avait paru s'éclaircir et c'est du moins dans l'atmosphère de la patrie retrouvée qu'il put faire ses études secondaires. 11 se préparait à entrer à Saint-Cyr quand la loi du 22 juin 1886 vint interdire le territoire de la République aux chefs des familles ayant régné en France et à leurs héritiers directs. Nous avons été de ceux qui, alors, n'ont pas consenti à s'associer à ce qu'ils considé raient'comme une injustice et comme une faute. De pareilles lois d'exception, ctïïP tre lesquelles nous avons toujours pro testé, ont perdu aujourd'hui toute raison d'être. Et de même lorsque, .quatre ans plus tard, le duc d'Orléans, dans un joli geste juvénile, se présenta soudain au bureau de recrutement pour réclamer, comme Français, au moins le droit de faire son service militaire, nous ne fûmes pas insensibles à la crânerie de l'équipée, nous nous refusâmes à prendre l'incident au tragique. « L'opinion exacte, écrivions nous, c'est que le fils du comte de Paris s'est conduit, non pas en ambitieux, non pas en prétendant, non pas en agitateur, mais tout simplement en jeune homme de vingt et un ans, qu'il a fait un coup de 'tête, non pas un acte politique. » Tout de même que nous ne vîmes pas un calcùl politique, mais la ferveur du patriotisme dans l'insistance d'ailleurs vaine que mit M. le duc d'Orléans à chercher à prendre du service au début de la grande...