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Journal des débats politiques et littéraires, 31 mars 1845

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Journal des débats politiques et littéraires
31 mars 1845


Extrait du journal

paris4 miss. Quand. il a été démontré pour nous que l'esprit révolutionnaire en Suisse cherchait à s'emparer de la question des jésuites pour renverser le Pacte fédéral, nous n'avons pas hésité à prendre le parti non des jésuites, mais de l'ordre constitutionnel menacé par les radicaux. Lucerne a-t-il eu raison d'appeler les jésuites? Nous n'avons pas même be soin d'exprimer notre opinion sur ce point; tout le monde sait ce que nous dirions. Lucerne a-t-Jl été dans 6on droit en appelant les jésuites? C'est une question toute différente. Ce qui est légal n'est pas toujours bon. Il n'en est pas moins nécessaire de se soumettre, provisoirement au moins, lorsque la majorité et la loi ont prononcé, sauf à recourir aux moyens que permet une opposition régulière pour amener un changement dans la loi et dans la majorité. C'est ce que nous avions déjà dit lors des troubles auxquels la décision du grand-conseil et l'appel des jésuites donnèrent lieu, il y a quelques mois, dans l'intérieur même dh canton de Lu cerne. Nous plaignions les insurgés qui avaient succombé dans une lutte trop inégale; il nous était impossible de ne. pas les blâmer. La cause de la légalité sera toujours la première de toutes à nos yeux, car c'est la cause même de la li berté. La liberté peut subsister avec des lois mau vaises et même avec des jésuites ; ou plutôt il est impossible, lorsque la liberté subsiste, qu'en un temps plus ou moins long elle ne vienne pas à bout des jésuites et des lois mauvaises. Le recours à la force détruit tout, lois et liberté. A Lucerne, les formes constitutionnelles avaient été suivies : la majorité, par opinion ou par indifférence, avait sanctionné l'appel des jésuites. Que devait faire l'Opposition ? Discuter au lieu de prendre les armes, éclairer les masses au lieu de leur tirer des coups de fusil. C'est aux amis de la liberté qu'il convient d'avoir foi dans le progrès de la raisou publique. La Suisse s'est émue ; les radicaux, voyant l'ef fervescence publique, ont cru l'occasion bonne; le canton de Yaud, gouverné par les lois du monde les plus libérales et les plus populaires, et qui n'a certainement rien à craindre des jésuites, a été le théâtre d'une révolution dont le résultat le plus clair est d'avoir déféré la dictature à quelques coryphées du parti radical ; des corps francs se sont organisés pour faire violence à Lu cerne et aux cantons qui ont chez eux des jé suites.; enfin une troisième question a été soule vée, celle de savoir si l'affaire des jésuites était une affaire fédérale, et si la Dièté avait le droit d'ordonner l'expulsion générale de cet Ordre. Nous qui ne sommes jésuites d'aucune façon, nous n'avons pas cru que notre antipathie pour les bons Pères, quelque fondée qu'elle pût être, pût chan ger une question de droit et introduire dans le Pacte fédéral ce qui n'y est pas. Il nous a paru que le Pacte fédéral n'empêchait en aucune ma nière les cantons qui le voudraient d'appeler les jésuites, que c'était là line affaire toute cantonale, et que la Diète n'avait pas plus de juridiction sur ce point que sur l'organisation même des diffé-...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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