Extrait du journal

Dans l'entretien qu'il a eu récemment avec M. Sigismond Lacroix, M. le président du Conseil a renouvelé les assurances paci fiques qu'il avait déjà eu l'occasion de faire à plusieurs reprises depuis peu de temps. Il a fait connaître en même temps à son interlocuteur qu'il ne lui paraissait pas utile de répéter à la tribune, en réponse à une question qui lui serait officieu sement posée, ce qu'il avait déjà dit tant dé fois et ce que tout le monde savait. Plusieurs journaux insistent sur la nécessité d'une déclaration solennelle, qui aurait, selon eux, l'avantage de rassurer les populations et de prévenir des paniques comme nous en avons vu se produire la semaine dernière. Tel est l'avis du Figaro, et aussi celui de la Mstice. Si le chef du Cabinet avait eu l'occasion de s'expliquer devant le Parlement sur la situation extérieure, il aurait pu, croyons nous, le faire sans inconvénient. Mais cette déclaration, comme l'a fort bien dit M. Go blet, eût été surabondante et superflue. Personne en France, à aucun moment, a-t -il eu la pensée que le gouvernement français eût la moindre velléité de déclarer la guerre à l'Allemagne ? Assurément non. L'alarme qui s'est répandue ces jours der niers avait une toute autre cause. Si l'on â conçu des craintes au sujet du main tien de la paix, c'est qu'on a cru à la possibilité d'une agression qui ne serait pas venue de nous et que nous n'aurions pas provoquée. L'opinion publique, dans notre pays, est parfaitement édifiée sur les intentions du gouvernement. Une déclaration ministérielle n'ajouterait rien à sa conviction....