Extrait du journal

Cependant le père Vau res, obéissant sans doute à ; une inspiration d’en liant, répandit sur le cadavre ensanglanté la bénédiction suprême qu’on donne auxmourants. Puis, songeant à la malheureuse femme, que la plume d’un publiciste d’abord et le poignard d’un assassin ensuite, venaient de rendre veuve, il se rendit à la demeure du ministre. « Rencontrant sur son chemin le cocher Decque, qui avait dû se retirer devant les menaces et les iusultes de la foule, agglomérée après le crime dans la cour du palais de la Chancellerie, il monta dans sa voiture, et au bout de quelques mi unies, il se trouva en présence do la comtesse Rossi. Kilo ignorait encore le malheur qui l’avait frappé. Ce pendant, poursuivie par de sinistres pressentiments, elle s’écria avec terreur : « Qu’y a-t-il donc, mon ; père? — Calmez-vous, madame, répondit l'abbé Taures, cherchant à la préparer progressivement à la connaissance de la vérité qu'elle ne devait ap prendre que trop tôt; calmez-vous, on dit qu’une tentative de meurtre a ou lieu sur la personne du comte... « — Les malheureux ! ils me l’auront tué. « —Cependant, rien n’est bien certain encore...» « Au même instant les deux fils entrèrent, pâles, effarés, hors d’eux-mômes. •> Où est noire père, s’écrièrent-ils, où est noire père ? Vous no nous répondez pas! Ils l’ont assassiné, n’est-ce pas? Eh bien ! vengeance ! mort a Sterhini ! » Disant ainsi, les deux nobles jeunes gens s’élancent, I épée à la main, dans la direction du palais de la Chancelle rie, en répétant : Vengeance! et mort à Sterhini ! « Lo peuple, lo vrai peuple, attendri, consterné...