Extrait du journal

le servent. Tout ce qu'on lui demande, c'est de ne pas avoir plus de fonction naires qu'il n'en, a besoin. Quoi qu'il en soit, la mesure est d'autant meilleure qu elle prouve à une catégorie de ci toyens, celle qui fut particulièrement mécontente le 11 mai 1924, qu'elle est la première à pâtir de la détresse nationale et qu'elle n'est pas la dernière à profiter d'un retour à la prospérité par les méthodes capitalistes. La gêne des des démagogues radicaux et socialistes devant ce résultat est visible, ce qui rie veut pas dire, du reste, qu'ils ne retrou veront pas d'ici. 1928 tous leurs moyens. Cependant, même quand il reconnaît que le fonctionnaire- ne doit pas mourir de faim,: qu'il avait droit à une amélio ration de son sort, le contribuable se dit : « C'est grâce à, moi, grâce à mon effort, grâce à nia confiance que l'Etat à pu ge permettre d'être " moins ladre avec son administration. C'est bien, mais mon tour viendra-t-il jamais ? Ne suis-je pas menacé de voir ces. largesses continuer et s'étendre sans que jamais détente et re pos s'annoncent pour moi ? Tout ce qu'on fait luire à nos yeux, c'est que, cette année, l'avis d'avoir à.payer l'impôt sur le revenu nous arrivera dès le mois de mai. » Nous répétons ces propos parce que nous les avons entendus au hasard des conversations. D'ailleurs, ils ont eu leur' écho dans la presse. Parmi ceux qui voient un peu plus loin que Técorce des choses, l'inquiétude est plus sérieuse et d'une autre nature. La préparation du budget de 1928, le budget préélectoral, c'est-à-dire démagogique par excellence, en est cause. On voit les dépenses • s'enfler. On voit le monopole des allumettes maintenu contre toute raison. Pourtant, comme: l'observe, en pur clinicien, M. André Liesse, dans 1*Economiste français, nous sommes « à un moment où toute faute" Contre la ré gularité' de la préparation du budget peut devenir très grave », et, « dans un temps où l'on désire la stabilité, il est certain que ceUe du budget est une con dition plus que jamais nécessaire du bon ordre des finances publiques. » Ces * observations ont un grand sens. Les résultats qui ont été obtenus depuis le noir et désastreux juillet de 1926 ne dureraient pas si le doute, l'inquiétude et le découragement succédaient à la confiance. Et la richesse publique ne se referait pas si elle était dévorée au fur et à mesure. Par conséquent, tout l'édifice sera fragile et restera exposé à une seule année maigre venant après l'année grasse tant qu'on ne pratiquera pas la vertu cardinale de tous les relèvements financiers, qui est l'économie des deniers publics. Jacques BA1WILLE...